samedi 26 novembre 2016

Séquence 2 : Beaumarchais, le Mariage de Figaro

Objet d'étude : Théâtre du XVIIème siècle à nos jours, texte et représentation

Séance 1 : Histoire et vocabulaire du théâtre
Fiche vocabulaire à retrouver ici.
Rappels de Seconde sur l'Histoire du théâtre jusqu'au XVIIè siècle  : à voir et écouter ici
Fiche sur l'Histoire du théâtre (voir ici). 


Séance 2 : Le contexte de l'oeuvre
 Voir la video suivante (03:55) présentant les grandes lignes du XVIIIème s. et répondre aux questions qui suivent.




 Questions :
1)  Qu'appelle-t-on "Ancien Régime" ?
2)  Quels sont les trois ordres qui structurent la société dans l'Ancien Régime ? Pourquoi sont-ils inégalitaires ?
3)  Lister les différents combats (critiques et souhaits) des Lumières.
4)  Pourquoi Montesquieu critique-t-il le sultan turc au lieu de critiquer directement le roi de France ?
5) Comment les idées des Lumières se diffusent-elles ? 
6) Quels sont les philosophes cités dans cette vidéo ?  

-Biographie de Beaumarchais d'après livre p. 9 à 12
L-a trilogie (Le Barbier de Séville ou la Précaution inutile, La Folle journée ou le mariage de Figaro, La mère coupable ou l'autre Tartuffe)
-Réception de l'œuvre et analyse du titre.

Séance 3 : L.A n°1, La scène d'exposition (I, 1)
Rappel sur les fonctions d'une scène d'exposition (voir ici une vidéo récapitulative).
Lecture expliquée (voir sur ce lien Youtube une mise en scène de la scène d'exposition - film de Weber, de 1961)
Feuille thématique : personnages, cadre spatio-temporel, intrigue, comique, etc.
Construction d'un plan en lien avec une des problématiques attribuées :
voir ici pour les 1ères ES/L, et ici pour les 1res S1
Vérifier si chaque plan peut être associé à une problématique.

Voir ici une L.A détaillée.

Opération "tablettes" : questions d'entretien sur La Mort est mon métier
Evaluation de lecture sur Le Mariage de Figaro


Séance 4 : L.A n°2, la confrontation entre Figaro et le comte (III, 5)
Lecture + construction d'un plan en commun.
Travail sur une sous-partie par groupe.
Voir ici une L.A détaillée

(Séance intermédiaire : travail sur la question de corpus : à quoi sert le costume de théâtre dans les extraits)

Séance 5 : L.A n°3 : Le procès de Figaro (III, 15)
Lecture + questions
Correction.
Voir ici une L.A détaillée

Méthodologie de l'introduction à l'oral.

Séance 6 : L.A n°4 : Le plaidoyer de Marceline (III, 16)
Lecture + Plan
Travail par groupes sur une sous-partie.
Voir ici une L.A détaillée

Séance 7 : L.A n°5 : Le monologue de Figaro (V, 3)
Les fonctions d'un monologue :
- fonction délibérative (prendre une décision)
- fonction introspective (se remmetre en question, s'interroger soi-même)
- fonction lyrique (exprimer ses émotions)

Bâtir un plan à partir d'un tableau d'analyse entièrement rempli.
Puis au choix : 
- soit rédiger entièrement une partie de commentaire.
- soit lister les exigences du sujet d'invention suivant : "Vous êtes victimes d'une injustice ou d'un trahison. A la manière de Figaro, exprimez votre indignation et faites une satire sociale de notre époque dans un monologue".

Voir ici le tableau d'analyse organisé selon un plan.

Séance 8 : Une foule d'abus qui désolent la société
Quelles sont les critiques de cette pièce ?
Quelles sont les armes de la critique de Beaumarchais ?

Séance 9 : Mise en scène
Lecture de "caractères et habillements de la pièce" : montrer en quoi chaque vêtement symbolise le caractère du personnage.
Imaginer des vêtements contemporains aux personnages.
Brève histoire de la mise en scène : voir ici pour rappel ou pour avoir des images.

Ecriture d'invention : "Deux amis discutent pour savoir comment mettre en scène Le Mariage de Figaro pour leur lycée. L'un est partisan du respect de toutes les indications de Baumarchais tandis que l'autre souhaiterait une mise en scène plus libre. Imaginez leur dialogue".


Questions d'entretien possibles sur cette séquence, voir ici.



Pour vous entraîner au Bac blanc, voici un sujet que vous pouvez faire pendant les vacances (manuel de Français, Magnard, Empreintes littéraires, p.224-226):

Corpus : Après avoir justifié le rapprochement de ces trois textes, vous expliquerez ce qui les différencie.

Au choix :
Commentaire : commenter le texte d'Albert Camus (texte B)
Dissertation : La représentation de la mort au théâtre doit-elle nécessairement avoir une dimension pathétique ?
Ecriture d'invention :  Imaginez le dialogue entre deux spectateurs ayant assisté à une de ces scènes. Ils ne sont d'accord ni sur le jeu des acteurs, ni sur la mise en scène.

Texte A : Victor HUGO, Ruy Blas (1838)

[La disgrâce de Don Salluste est prononcée et il doit quitter la cour. Pour se venger, il imagine un stratagème pour compromettre la reine : faire passer son valet pour un  noble, le faire aimer de la reine et faire éclater le scandale au grand jour. Devenu Premier ministre par la faveur de la souveraine, Ruy Blas comprend, mais un peu tard, les noires visées de son maître ; il révèle sa véritable identité à la reine qui refuse de lui pardonner. Il s'empoisonne...]

ACTE V, scène 4
La Reine, Ruy Blas



[...]

La Reine.
Quel est ce philtre étrange ?
Qu'avez-vous fait ? Dis-moi ! Réponds-moi ! Parle-moi !
César ! Je te pardonne et t'aime, et je te croi !

Ruy Blas.
Je m'appelle Ruy Blas.

La Reine, l'entourant de ses bras.
Ruy Blas, je vous pardonne !
Mais qu'avez-vous fait là ? Parle, je te l'ordonne !
Ce n'est pas du poison, cette affreuse liqueur ?
Dis ?

Ruy Blas.
Si ! C'est du poison. Mais j'ai la joie au cœur.
Tenant la reine embrassée et levant les yeux au ciel.
Permettez, ô mon Dieu, justice souveraine,
Que ce pauvre laquais bénisse cette reine,
Car elle a consolé mon cœur crucifié,
Vivant, par son amour, mourant, par sa pitié !

La Reine.
Du poison ! Dieu ! C'est moi qui l'ai tué ! – je t'aime !
Si j'avais pardonné ? ...

Ruy Blas, défaillant.
J'aurais agi de même.
Sa voix s'éteint. La reine le soutient dans ses bras.
Je ne pouvais plus vivre. Adieu !
Montrant la porte.
Fuyez d'ici !
– Tout restera secret. – je meurs.
Il tombe.

La Reine, se jetant sur son corps.
Ruy Blas !

Ruy Blas, qui allait mourir, se réveille à son nom prononcé par la reine.
Merci !


RIDEAU.

 
Texte B : Albert Camus, Caligula (1944)


[Caligula, empereur romain dément et sanguinaire, est assassiné par une conjuration formée par des chefs de la noblesse et du Sénat. Hélicon est son fidèle confident. Cet extrait est le dénouement].


ACTE IV, scène 14

Caligula, Il tourne sur lui-même, hagard, va vers le miroir : [...] Des bruits d'armes ! C'est l'innocence qui prépare son triomphe. Que ne suis-je à leur place ! J'ai peur. Quel dégoût, après avoir méprisé les autres, de se sentir la même lâcheté dans l'âme. Mais cela ne fait rien. La peur non plus ne dure pas. Je vais retrouver ce grand vide où le cœur s'apaise.

Il recule un peu, revient vers le miroir. Il semble plus calme. Il recommence à parler, mais d'une voix plus basse et plus concentrée.

Tout a l'air si compliqué. Tout est si simple pourtant. Si j'avais eu la lune, si l'amour suffisait, tout serait changé. Mais où étancher cette soif ? Quel cœur, quel dieu aurait pour moi la profondeur d'un lac ? (S'agenouillant et pleurant.) Rien dans ce monde, ni dans l'autre, qui soit à ma mesure. Je sais pourtant, et tu le sais aussi (il tend les mains vers le miroir en pleurant), qu'il suffirait que l'impossible soit. L'impossible ! Je l'ai cherché aux limites du monde, aux confins de moi-même. J'ai tendu mes mains (criant), je tends mes mains et c'est toi que je rencontre, toujours toi en face de moi, et je suis pour toi plein de haine. Je n'ai pas pris la voie qu'il fallait, je n'aboutis à rien. Ma liberté n'est pas la bonne. Hélicon ! Hélicon ! Rien ! Rien encore. Oh ! Cette nuit est lourde ! Hélicon ne viendra pas : nous serons coupables à jamais ! Cette nuit est lourde comme la douleur humaine.

Des bruits d'armes et des chuchotements s'entendent en coulisse.

Hélicon, surgissant au fond : Garde-toi, Caïus ! Garde-toi !

Une main invisible poignarde Hélicon. Caligula se relève, prend un siège bas dans la main et approche du miroir en soufflant. II s'observe, simule un bond en avant et, devant le mouvement symétrique de son double dans la glace, lance son siège à toute volée en hurlant :

Caligula : À l'histoire, Caligula, à l'histoire.

Le miroir se brise et, dans le même moment, par toutes les issues, entrent les conjurés en armes. Caligula leur fait face avec un rire fou. Le vieux patricien le frappe dans le dos, Chéréa en pleine figure. Le rire de Caligula se transforme en hoquets. Tous frappent. Dans un dernier hoquet, Caligula, riant et râlant hurle :

Je suis encore vivant !
RIDEAU

Texte C : Eugène Ionesco, Le Roi se meurt (1962)

[Le roi Béranger 1er vient d'apprendre de sa première femme, Marguerite, et de son médecin, qu'il va mourir. Il n'arrive pas à accepter cette idée.]


[...]
Le roi : Le peuple est-il au courant ? L'avez-vous averti ? Je veux que tout le monde sache que le Roi va mourir. (Il se précipite vers la fenêtre, l'ouvre dans un grand effort car il boite un peu plus.) Braves gens, je vais mourir. Écoutez-moi, votre Roi va mourir.

Marguerite (au Médecin) : Il ne faut pas qu'on entende. Empêchez-le de crier.

Le roi : Ne touchez pas au Roi. Je veux que tout le monde sache que je vais mourir. (Il crie.)

Le médecin : C'est un scandale.

Le roi :  Peuple, je dois mourir.

Marguerite : Ce n'est plus un roi, c'est un porc qu'on égorge.

Marie (1) : Ce n'est qu'un roi, ce n'est qu'un homme.

Le médecin : Majesté, songez à la mort de Louis XIV, à celle de Philippe II, à celle de Charles Quint qui a dormi vingt ans dans son cercueil. Le devoir de Votre Majesté est de mourir dignement.

Le roi : Mourir dignement ? (À la fenêtre.) Au secours ! Votre Roi va mourir.

Marie : Pauvre Roi, mon pauvre Roi.

Juliette (2) : Cela ne sert à rien de crier. (On entend un faible écho dans le lointain : « Le Roi va mourir ! »)

Le roi : Vous entendez ?

Marie : Moi j'entends, j'entends.

Le roi : On me répond, on va peut-être me sauver.

Juliette : Il n'y a personne. (On entend l'écho : « Au secours ! »)

Le médecin : Ce n'est rien d'autre que l'écho qui répond avec retardement.

Marguerite : Le retardement habituel dans ce royaume où tout fonctionne si mal.

Le roi (quittant la fenêtre.) : Ce n'est pas possible. (Revenant à la fenêtre.) J'ai peur. Ce n'est pas possible.

Marguerite : Il s'imagine qu'il est le premier à mourir.

Marie : Tout le monde est le premier à mourir.
[...]

(1) Marie est la seconde épouse du roi ; (2) Juliette est femme de ménage et infirmière.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire