samedi 9 mars 2019

Incendies : Les personnages


Nawal et Sawda
Nawal est la mère des jumeaux Jeanne et Simon. On découvre dans cette œuvre que c’est une femme qui a souffert de son passé et qui en souffre encore : elle a rencontré Wahab étant jeune, ils ont eu un enfant ensemble, Nihad, qui lui a été retiré à cause de son jeune âge. Cet enfant s’est avéré être plus tard, le père de ses jumeaux. Elle a connu de nombreuses souffrances puisqu’elle a recherché son fils sans cesse. Elle s'est battue, on voit qu'elle est fatiguée car elle a passé une importante partie de sa vie à chercher son fils, ce qu'elle voit maintenant comme l'horreur. En effet, Nihad, son bourreau, fut le père des jumeaux.
Son pays était aussi en guerre, elle en a vu toute la barbarie. On remarque que c’est une femme cultivée qui a un talent pour l’écriture et qui ne supporte pas la violence. Elle est embauchée chez un chef milicien Chad, qu’elle finit par tuer par balles. De ce fait, elle est emprisonnée à la prison de Kfar Rayat.


Sawda est une réfugiée et amie très proche de Nawal, elles se sont rencontrées dans le village natal de Nawal, à la sortie du cimetière. Sawda, une femme très peu cultivée, demande de l’aide Nawal pour apprendre à lire et à écrire. Sawda l’aidera alors dans son combat, celui de retrouver son fils. Lorsque toutes deux acceptent, elles se dirigent dans le Sud. Ce sont deux femmes d’origine différentes. Sawda a un talent pour le chant et à l’opposé une phobie des autobus depuis qu’elle a vu les soldats mettre feu à l’autobus où se trouvaient les réfugiés et leurs enfants.

Les deux femmes vont être recherchées et vont devoir fuir pour se réfugier dans des camps. Elles finiront par croiser un milicien qui s’en prendra à Nawal, Sawda le tuera. Les deux femmes devront se séparer suite à l’embauche de Nawal chez un chef milicien. Elles se feront une promesse, lorsqu’elles se manqueront, Nawal devra chanter comme Sawda lui a appris et Sawda devra réciter le poème écrit par Nawal.


Simon et Jeanne
Simon de son vrai nom Sarwane et Jeanne, ou Jeannaane, sont les enfants jumeaux de Nawal. Ils sont nés dans le pays natal de Nawal et non pas en France comme le croyait Simon. Simon est boxeur amateur et Jeanne, professeur de mathématique à l’Université. L’histoire commence à la mort de leur mère qui laisse une lettre à remettre au père par Jeanne et à remettre à leur frère par Simon.
Simon 
-Impulsif voire violent : car il utilise des propos violents et manque de diplomatie. Il ne cesse d’utiliser des insultes (comme « Fuck » par exemple) sans qu’il y ait toujours de raisons particulières. Il insulte sa mère : « Elle nous aura fait chier jusqu’au bout ! […] » (p.19).
- Il est boxeur. Il est dans la confrontation physique.
-peur du passé : il ne souhaite pas découvrir l’identité de son père mais également de sa mère. Il ne veut pas que Jeanne connaisse le passé de sa mère : « Ça ne m’intéresse pas de connaître son histoire » (p.97)
-protecteur : envers sa sœur, il a peur que celle-ci l’abandonne : « Jeanne, Jeanne reviens ! ». Il veut qu’elle passe son doctorat, mais elle, ne l’écoute pas : « Je m’en calisse de mon doctorat ».
- Mais de moins en moins indifférent, à la fin de l’histoire il souhaite même retrouver son frère : « Je cherche le fils qu’elle a eu avant moi ».


Jeanne 
- Calme et réfléchie, elle écoute et part à la recherche de ses origines car elle est curieuse : « Mais pourquoi, pourquoi elle vous a dit ça à vous ? », « Qu’est-ce qu’elle vous a dit ? »
- Elle est professeur de mathématiques. Elle est dans la réfléxion, l’abstraction. Dans plusieurs extraits, elle emploie du vocabulaire mathématique : « Remplaçons un instant A, B, C, D et E par la grand-mère ».
-Déterminée elle est prête à tout pour connaître les histoires cachées de sa famille : « Qu’est-ce qu’elle vous a dit exactement au sujet de l’autobus ?». Elle part dans le pays de sa mère pour comprendre son passé.
- Courageuse malgré le fait qu’elle n’ait jamais compris sa mère décédée, elle décide toutefois de la comprendre maintenant et de découvrir son secret : « Allo Simon, c’est Jeanne. Je t’appelle du village natal de maman ».




Nihad

Nihad / Abou Tarek : Nihad Harmanni est un personnage qui n’a eu aucune figure parentale durant toute sa vie, il n’a jamais connu son père (Wahab) et sa mère (Nawal) a dû l’abandonner dès sa naissance. Il recherche sa mère toute son enfance. Il tente de se construire une identité.
Puis, ne la trouvant nulle part, il perd tout sens moral, tout sens de la vie et « s’est mis à rire de rien ». Il prend l’identité d’Abou Tarek et devient un tueur, un destructeur.



Tueur, barbre : Dès sa première apparition, Nihad est perçu comme un personnage à plusieurs facettes.
Dans sa jeunesse, il se fait recruter comme franc-tireur par Chamseddine : « Il a appris à manier les arme. Un grand tireur. Redoutable. » (p.122). Il aime tuer.
Il est doté d’un ego surdimensionné propre à une psychopathie : « Ils sont mort. C’est moi qui les ai tués » (p. 109) C’est un être immoral dénué d’empathie, « Je ne conteste rien de ce qui a été dit à mon procès au cours de ces années. Les gens qui ont dit que je les ai torturés, je les ai torturés. » ; « Ceux que j’ai giflées et celles que j’ai violées avaient toujours un visage plus émouvant après la gifle et après le viol, qu’avant la gifle et qu’avant le viol » (p.124).
Il devient gardien de prison après avoir été capturé par l’armée. Ne connaissant pas sa mère « pute numéro 72, cellule numéro 7 », il la frappe et la viole.
Il déchire la lettre remise au « père » lorsque les jumeaux la lui remettent.


Artiste / fou : Il photographie ses victimes lorsqu’il est franc-tireur : « Je les ai tués. Je veux d’ailleurs les remercier car ils m’ont permis de réaliser des photos d’une très grande beauté ». Il évoque son métier comme un « artistic job ».
Il s’identifie à ses propres distractions, « La télé, la musique…» et vit sa vie comme un show. Lors de son procès, il se plaint de l’ennui qu’il éprouve, comme si tout devait tout le temps être un spectacle.
Il s’enferme dans sa folie et son imaginaire. Il s’adresse à un « Kirk » qu’il invente pour promouvoir son « art » de snipper ; p.107-108 il chantonne une musique pendant qu’il tue : « Il épaule son fusils, rapidement, vise tout en continuant à chanter. » Il chante ce qu’il appelle une « love song ».


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