PBQ possible : Comment
Alexandre Dumas peint-il le portrait d’une femme déterminée à
s’en sortir par tous les moyens ?
I.
Portrait d’une femme complexe
A.
Manifestations de la violente colère de Milady
-
Exclamations qui accentuent l’aspect violent de sa colère
-
Focalisation interne qui nous fait pénétrer dans les pensées
intimes de Milady
-
Manifestation physique de la colère (« yeux »,
« poitrine » → vue, ouïe)
-
Métaphore de la houle avec gradation (« monte, gronde, mugit
et vient se briser »)
-
Hypallage sur le « château sombre et orgueilleux » (qui
pourrait représenter Milady elle-même)
-
C.L de la lumière : « ardents », « éclairs »,
« briller » = métaphore de sa colère
-
Isotopie de la folie : « yeux ardents » « convulsions de
rage », « frémissements nerveux » « folle colère »
« j’étais folle »
B.
Une femme impuissante et désespérée
-
comparaison de sa respiration à un « désespoir » avec
hyperbole « éternel et impuissant »
-
2ème paragraphe : deux adversatifs (mots qui marquent une
opposition) « mais » et un « et » qui a le
sens de « or » avec l’opposition « des mois, des
années » et « dix ou douze jours » = énumération
de tous les obstacles auxquels elle se heurte : elle est
prisonnière, elle n’a pas la force physique nécessaire pour
s’évader, ni le temps nécessaire à cela.
-
Discours indirect libre : « pourquoi donc le ciel... »
= plainte de Milady, vécue en direct par le lecteur.
-la
métaphore presque oxymorique du « serpent fatigué »
figure bien son désespoir qui lui ressemble peu, et accentue ainsi
la profondeur de ce désespoir.
-
Isotopie de l’impuissance et de l’échec : « se
briser », « impuissant », « perdus dans les
lointains », « échouer », « n’a pu
vaincre »
C.
Une femme hybride
-
plusieurs oppositions entre l’homme et la femme
-
l’homme est toujours associé à la force physique : homme
« fort », verbes de bricolage qui exigent de la force
(percer, desceller, trouer)
-
la femme est liée à la faiblesse : « irritations
fébriles d’une femme », « corps frêle et
délicat » »faiblesse féminine », « plus
faible encore que moi »
-
elle-même se sent plutôt « homme » : « cette
âme virile » avec le démonstratif qui désigne son âme à
elle ; projection dans une hypothèse qu’elle aimerait voir
réalisée : « si elle était un homme »
-
elle est aussi mi-femme mi-animal : « rugissements »
font référence au lion, comparaison explicite à un « serpent »
et nombreuses références à cet animal : yeux ardents et
fixes », « repliée sur elle-même », « regard
brûlant », « ondulations »
(voir aussi le chapeau qui
qualifie Milady d’« ange démoniaque » :
qu’a-t-elle de l’ange ? Qu’a-t-elle du démon ?)
II.
Qui trouve des armes pour s’en sortir
A.
Elle a un caractère très déterminé, elle sait se maîtriser, elle
est intelligente
-
elle est intelligente comme le suggère la métaphore de son
« esprit » qui « brill[e] » ou l’hypallage
des « mains savantes »
-
La répétition de l’impératif « allons, allons » montre
qu’elle se raisonne
-
Sa maîtrise d’elle-même est aussi visible dans la disparition de
sa violente colère : « elle a surmonté […] sa folle
colère », « les frémissement nerveux […] ont
disparu », « pas de violence »
-
passage du passé (« j’étais folle ») au présent
(« je lutte ») qui montre une prise de conscience de son
erreur passée et son engagement dans l’avenir.
-
connecteurs logiques qui montrent les étapes du raisonnement de
Milady : « cependant », « aussi », « mais »,
« alors », « enfin »
-
Elle tire des conclusions sous forme de lois générales
paradoxales : « Pas de violence, la violence est une preuve de
faiblesse » ; « Ma force est dans ma faiblesse ».
B.
Elle opère un changement radical pour faire de sa faiblesse une
force
-1ère
ligne du texte : « immobile », et yeux « fixes »
en opposition au dernier paragraphe : « changements »,
« mobile », « ondulations » → elle entre en
mouvement, mais un mouvement ordonné cette fois, loin des
« convulsions de rage » du début.
-
connecteurs temporels qui marquent des états différents, des
changements : « les premiers moments de sa captivité »,
puis « peu à peu » et enfin « maintenant ».
-
Le dernier constat satisfait de Milady prouve qu’elle possède une
arme : sa beauté (« rien n’est perdu, je suis toujours
belle »). A mettre en relation avec la mention du « serpent »,
le séducteur de la Genèse → Milady va probablement user de ses
charmes pour s’évader.
-
Mention
de ses attributs féminins qui
désignent les armes dont elle dispose :
son
« corps frêle et délicat », ses
«
mains savantes », son
« séduisant sourire », ses « cheveux »
(symbole érotique) son «
regard brûlant »
-
C.L
de la beauté : « séduisant », « charmes »,
« belle » : non seulement elle est une femme, mais
elle est une femme belle.
C.
Elle sait parfaitement se transformer, jouer un rôle
- pluriel dans « changements
impos[és] à sa physionomie », et « toutes les
expressions » : elle est capable de mimer plusieurs états,
des émotions variées
- la mention des « mains
savantes » fait penser à un prestidigitateur qui peut
transformer tout en n’importe quoi : elle est aussi une
magicienne capable de se transformer elle-même, de passer d’ange
(« doux ») à démon (« colère »).
- intensifs « si »
dans « physionomie si expressive et si mobile » :
insiste sur ses talents de comédienne
- C’est elle qui décide ce
que son visage doit afficher comme le montrent les verbes :
« imposer à sa physionomie », « lui fit prendre
toutes les expressions »
- Tout un C.L du regard, de
l’apparence et du faux-semblant émaille le texte : « yeux »,
« briller », « éclats », « glace qui
reflète dans ses yeux », « expressions ».
- Finalement, on en revient
toujours à la métaphore du serpent, qui est en réalité le Démon
déguisé dans la Bible. Milady est bel et bien ce serpent.
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