G.T :
mythes antiques en lien avec La Nuit des Temps
TEXTE
A :
Hésiode,
Les
Travaux et les Jours
(l’Age
d’Or)
D’or
fut la première race d’hommes périssables que créèrent les
Immortels, habitants de l’Olympe. C’était aux temps de Cronos,
quand il régnait encore au ciel. Ils vivaient comme des dieux, le
cœur libre de soucis, à l’écart et à l’abri des peines et des
misères : la vieillesse misérable sur eux ne pesait pas ;
mais, bras et jarrets toujours jeunes, ils s’égayaient dans les
festins, loin de tous les maux. Ils mouraient comme en s’abandonnant
au sommeil. Tous les biens étaient à eux : le sol fécond
produisait de lui-même une abondante et généreuse récolte, et
eux, dans la joie et la paix, vivaient de leurs champs, au milieu de
biens sans nombre. Depuis que le sol a recouvert ceux de cette race,
ils sont, par le vouloir de Zeus tout-puissant, les bons génies de
la terre, gardiens des mortels, dispensateurs de la richesse.
TEXTE
B :
Ovide, Les
Métamorphoses,
livre X (Orphée et Eurydice)
Le
poète du Rhodope,
après l'avoir beaucoup pleurée ici-bas, n'hésita même pas à
aller explorer le monde des Ombres, et osa descendre vers le Styx
par la porte du Ténare. Traversant foules inconsistantes et fantômes
honorés
de sépulture,
il rejoint Perséphone
et le maître du
lugubre royaume des Ombres. Alors, accompagnant son chant des accords
de sa lyre, il dit ainsi :
« Ô puissances divines du monde placé sous la terre, où tous nous retombons, mortelles créatures que nous sommes ; si je puis négliger les détours d'un discours hypocrite,si vous me permettez de parler vrai, je ne suis pas descendu ici pour visiter l'obscur Tartare ni pour enchaîner le monstre de la race de Méduse, avec sa triple gorge hérissée de serpents ; la raison de ma venue, c'est ma femme : elle a mis le pied sur une vipère qui lui a insufflé son venin, la privant de sa jeunesse.J'ai cru pouvoir supporter ce deuil, j'ai essayé, je ne le nierai pas, mais l'Amour l'a emporté. [...] Par ces lieux d'épouvante,par cet immense Chaos et ce vaste royaume du silence, je vous en prie, tissez un nouveau destin à Eurydice, qui connut une fin prématurée. Tout doit vous revenir, et même si nous nous attardons un peu, plus tard ou plus tôt, nous nous hâtons vers cet unique séjour. C'est ici que tous nous tendons, c'est ici notre dernière demeure,et vous détenez bien la souveraineté la plus longue sur le genre humain. Elle aussi, lorsque elle aura vieilli et vécu un juste nombre d'années, elle sera sous vos lois ; je ne réclame pas un don, mais un usufruit. Si les destins refusent cette faveur à mon épouse, je ne veux pas, c'est certain, m'en retourner ; jouissez de notre mort à tous deux. »
« Ô puissances divines du monde placé sous la terre, où tous nous retombons, mortelles créatures que nous sommes ; si je puis négliger les détours d'un discours hypocrite,si vous me permettez de parler vrai, je ne suis pas descendu ici pour visiter l'obscur Tartare ni pour enchaîner le monstre de la race de Méduse, avec sa triple gorge hérissée de serpents ; la raison de ma venue, c'est ma femme : elle a mis le pied sur une vipère qui lui a insufflé son venin, la privant de sa jeunesse.J'ai cru pouvoir supporter ce deuil, j'ai essayé, je ne le nierai pas, mais l'Amour l'a emporté. [...] Par ces lieux d'épouvante,par cet immense Chaos et ce vaste royaume du silence, je vous en prie, tissez un nouveau destin à Eurydice, qui connut une fin prématurée. Tout doit vous revenir, et même si nous nous attardons un peu, plus tard ou plus tôt, nous nous hâtons vers cet unique séjour. C'est ici que tous nous tendons, c'est ici notre dernière demeure,et vous détenez bien la souveraineté la plus longue sur le genre humain. Elle aussi, lorsque elle aura vieilli et vécu un juste nombre d'années, elle sera sous vos lois ; je ne réclame pas un don, mais un usufruit. Si les destins refusent cette faveur à mon épouse, je ne veux pas, c'est certain, m'en retourner ; jouissez de notre mort à tous deux. »
Tandis
qu'il parlait, s'accompagnant des accords de sa lyre, il arrachait
des larmes aux âmes exsangues ; Tantale
cessa de saisir l'onde toujours fuyante et la roue d'Ixion
s'immobilisa, les vautours
ne rongèrent plus leur foie, les Bélides
laissèrent leurs urnes, et toi, Sisyphe,
tu t'assis sur ton rocher. Ce fut la première fois, dit la
tradition, que se mouillèrent de larmes les joues des Euménides,
vaincues par son chant ; l'épouse du roi, ni non plus le roi
des Enfers, n'ont le coeur de repousser sa prière. Ils appellent
Eurydice. Elle se trouvait parmi les Ombres arrivées récemment, et
elle s'avança d'un pas ralenti par sa blessure. Le héros du Rhodope
obtient de la reprendre, à une condition : celle de ne pas
tourner ses regards en arrière, avant d'être sorti des vallées de
l'Averne ;
sinon, la faveur sera annulée.
Dans
un silence total, ils s'engagent sur un sentier en pente, abrupt,
obscur, plongé dans un brouillard dense et opaque. Ils étaient tout
près d'aborder la surface de la terre.
Orphée eut peur qu'Eurydice ne l'abandonnât et, avide de la voir,
amoureux, il tourna les yeux. Aussitôt elle tomba en arrière,
tendant les bras, luttant pour être saisie et pour le saisir, mais
la malheureuse n'attrape que l'air qui se dérobe.
Et, mourant à nouveau, elle ne reprocha rien à son époux – de quoi d'ailleurs se serait-elle plainte, sinon d'avoir été aimée ? Elle lui fit un suprême « adieu », qu'il n'entendrait plus qu'à peine, puis elle retourna sur ses pas à l'endroit d'où elle venait.
Et, mourant à nouveau, elle ne reprocha rien à son époux – de quoi d'ailleurs se serait-elle plainte, sinon d'avoir été aimée ? Elle lui fit un suprême « adieu », qu'il n'entendrait plus qu'à peine, puis elle retourna sur ses pas à l'endroit d'où elle venait.
TEXTE
C : Bible, Genèse, 2, 7-25 (l’Eden)
L'Eternel
Dieu forma l'homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses
narines un souffle de vie et l'homme devint un être vivant.
Puis l'Eternel Dieu planta un jardin en Eden, du côté de l'orient, et il y mit l'homme qu'il avait formé. L'Eternel Dieu fit pousser du sol des arbres de toute espèce, agréables à voir et bons à manger, et l'arbre de la vie au milieu du jardin, et l'arbre de la connaissance du bien et du mal.
Un fleuve sortait d'Eden pour arroser le jardin, et de là il se divisait en quatre bras. Le nom du premier est Pischon; c'est celui qui entoure tout le pays de Havila, où se trouve l'or. L'or de ce pays est pur ; on y trouve aussi le bdellium* et la pierre d'onyx. Le nom du second fleuve est Guihon ; c'est celui qui entoure tout le pays de Cusch. Le nom du troisième est Hiddékel ; c'est celui qui coule à l'orient de l'Assyrie. Le quatrième fleuve, c'est l'Euphrate.
L'Eternel Dieu prit l'homme, et le plaça dans le jardin d'Eden pour le cultiver et pour le garder.
Puis l'Eternel Dieu planta un jardin en Eden, du côté de l'orient, et il y mit l'homme qu'il avait formé. L'Eternel Dieu fit pousser du sol des arbres de toute espèce, agréables à voir et bons à manger, et l'arbre de la vie au milieu du jardin, et l'arbre de la connaissance du bien et du mal.
Un fleuve sortait d'Eden pour arroser le jardin, et de là il se divisait en quatre bras. Le nom du premier est Pischon; c'est celui qui entoure tout le pays de Havila, où se trouve l'or. L'or de ce pays est pur ; on y trouve aussi le bdellium* et la pierre d'onyx. Le nom du second fleuve est Guihon ; c'est celui qui entoure tout le pays de Cusch. Le nom du troisième est Hiddékel ; c'est celui qui coule à l'orient de l'Assyrie. Le quatrième fleuve, c'est l'Euphrate.
L'Eternel Dieu prit l'homme, et le plaça dans le jardin d'Eden pour le cultiver et pour le garder.
*
résine issue d’Inde et considérée comme précieuse.
TEXTE
D : Bible, Genèse, 6, 5-22 (Noé)
L'Eternel
vit que la méchanceté des hommes était grande sur la terre, et que
toutes les pensées de leur coeur se portaient chaque jour uniquement
vers le mal. L'Eternel se repentit d'avoir fait l'homme sur la terre,
et il fut affligé en son coeur. Et l'Eternel dit : J'exterminerai de
la face de la terre l'homme que j'ai créé, depuis l'homme jusqu'au
bétail, aux reptiles, et aux oiseaux du ciel ; car je me repens de
les avoir faits.
Mais Noé trouva grâce aux yeux de l'Eternel.
[…] Alors Dieu dit à Noé: La fin de toute chair est arrêtée par devers moi ; car ils ont rempli la terre de violence ; voici, je vais les détruire avec la terre. Fais-toi une arche de bois de gopher ; tu disposeras cette arche en cellules, et tu l'enduiras de poix en dedans et en dehors. Voici comment tu la feras : l'arche aura trois cents coudées de longueur, cinquante coudées de largeur et trente coudées de hauteur. Tu feras à l'arche une fenêtre, que tu réduiras à une coudée en haut ; tu établiras une porte sur le côté de l'arche ; et tu construiras un étage inférieur, un second et un troisième. Et moi, je vais faire venir le déluge d'eaux sur la terre, pour détruire toute chair ayant souffle de vie sous le ciel ; tout ce qui est sur la terre périra. Mais j'établis mon alliance avec toi ; tu entreras dans l'arche, toi et tes fils, ta femme et les femmes de tes fils avec toi. De tout ce qui vit, de toute chair, tu feras entrer dans l'arche deux de chaque espèce, pour les conserver en vie avec toi : il y aura un mâle et une femelle. Des oiseaux selon leur espèce, du bétail selon son espèce, et de tous les reptiles de la terre selon leur espèce, deux de chaque espèce viendront vers toi, pour que tu leur conserves la vie. Et toi, prends de tous les aliments que l'on mange, et fais-en une provision auprès de toi, afin qu'ils te servent de nourriture ainsi qu'à eux. C'est ce que fit Noé : il exécuta tout ce que Dieu lui avait ordonné.
Mais Noé trouva grâce aux yeux de l'Eternel.
[…] Alors Dieu dit à Noé: La fin de toute chair est arrêtée par devers moi ; car ils ont rempli la terre de violence ; voici, je vais les détruire avec la terre. Fais-toi une arche de bois de gopher ; tu disposeras cette arche en cellules, et tu l'enduiras de poix en dedans et en dehors. Voici comment tu la feras : l'arche aura trois cents coudées de longueur, cinquante coudées de largeur et trente coudées de hauteur. Tu feras à l'arche une fenêtre, que tu réduiras à une coudée en haut ; tu établiras une porte sur le côté de l'arche ; et tu construiras un étage inférieur, un second et un troisième. Et moi, je vais faire venir le déluge d'eaux sur la terre, pour détruire toute chair ayant souffle de vie sous le ciel ; tout ce qui est sur la terre périra. Mais j'établis mon alliance avec toi ; tu entreras dans l'arche, toi et tes fils, ta femme et les femmes de tes fils avec toi. De tout ce qui vit, de toute chair, tu feras entrer dans l'arche deux de chaque espèce, pour les conserver en vie avec toi : il y aura un mâle et une femelle. Des oiseaux selon leur espèce, du bétail selon son espèce, et de tous les reptiles de la terre selon leur espèce, deux de chaque espèce viendront vers toi, pour que tu leur conserves la vie. Et toi, prends de tous les aliments que l'on mange, et fais-en une provision auprès de toi, afin qu'ils te servent de nourriture ainsi qu'à eux. C'est ce que fit Noé : il exécuta tout ce que Dieu lui avait ordonné.
TEXTE
E :
Bible, Genèse,
11, 1-9 (Babel)
Tout
le monde se servait d’une même langue et des mêmes mots. Comme
les hommes se déplaçaient à l’Orient, ils trouvèrent une vallée
au pays de Shinéar et ils s’y établirent. Ils se dirent l’un à
l’autre : « Allons ! Faisons des briques et cuisons-les
au feu ! » La brique leur servit de pierre et le bitume leur
servit de mortier. Ils dirent : « Allons ! Bâtissons-nous une
ville et une tour dont le sommet pénètre les cieux ! Faisons-nous
un nom et ne soyons pas tous dispersés sur toute la terre ! »
Or
Yahvé descendit pour voir la ville et la tour que les hommes avaient
bâties. Et Yahvé dit : « Voici que tous font un seul peuple
et parlent une seule langue, et tel est le début de leurs
entreprises ! Maintenant, aucun dessein ne sera irréalisable pour
eux. Allons ! Descendons ! Et là, confondons leur langage pour
qu’ils ne s’entendent plus les uns les autres. »
Yahvé les dispersa de là sur toute la face de la terre et ils
cessèrent de bâtir la ville. Aussi la nomma-t-on Babel, car c’est
là que Yahvé confondit le langage de tous les habitants de la terre
et c’est de là qu’il les dispersa sur la face de la terre.
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