mardi 12 septembre 2017

Versification et vocabulaire de la poésie

La versification

La « versification » = ensemble des règles qui président à la création d’un poème.

1) LA STROPHE : C’est l’unité poétique qui correspond au paragraphe en prose.
La strophe permet de mettre en relief les rimes. Il s’agit d’un groupement de vers séparé de la strophe suivante par un blanc typographique. On nomme les strophes les plus utilisées en fonction du nombre de vers qu’elles contiennent :
  • 2 vers = distique 
  • 3 vers = tercet
  • 4 vers = quatrain
  • 5 vers = un quintil
  • 6 vers = un sizain
  • 8 vers = un huitain
  • 9 vers = un neuvain
2) LE VERS : Il correspond à une ligne en poésie. On le nomme en fonction du nombre de syllabes (Attention : ne pas parler de « pied » qui est la mesure poétique latine) qu’il contient. Les plus fréquents :
  • 5 syllabes = un pentasyllabe
  • 6 syllabes = un hexasyllabe
  • 7 syllabes = un heptasyllabe
  • 8 syllabes = octosyllabe
  • 10 syllabes = décasyllabe
  • 12 syllabes = alexandrin

LES VERS IMPAIRS, composés de 5, 7, 9, 11 voire 13 syllabes, ils ont surtout été prisés à la fin du XIXe siècle. Verlaine les utilise particulièrement pour donner de la musicalité à ses poèmes.

On appelle poème « hétérométrique. » un poème qui fait alterner des vers de différente longueur. Ex : Les fables de La Fontaine

LE COMPTE DES SYLLABES : pour connaître précisément le nombre de syllabes d'un vers, il faut prendre en compte deux difficultés : l'e muet qui ne compte pour une syllabe que s'il est suivi par une consonne et la diérèse(deux voyelles consécutives que le poète choisit de compter pour deux syllabes, ex. : odi/eux)


3) LA RIME : Il existe 3 dispositions de rimes :
– plates ou suivies : AABB
– croisées : ABAB
– embrassées : ABBA
 
Une rime est :
  • féminine si elle finit par un e (forcément muet en fin de vers)
  • masculine dans tous les autres cas
La tradition poétique veut que l’on fasse alterner rimes féminines et masculines, ce qui n’est pas toujours respecté.

On parle de « rime interne » quand deux mots se finissent par un même son, soit à l’intérieur d’un même vers, soit à l’intérieur de deux vers qui se suivent.
« Il pleure dans mon cœur » (Verlaine)


4) LE RYTHME : La césure est une coupure à l’intérieur d’un alexandrin ou d’un décasyllabe. Elle correspond à une pause, une virgule ou un point-virgule, un changement de groupe de mots, etc. Les mots à la césure sont soigneusement choisis par les poètes : ce sont donc des mots importants à commenter et à analyser en commentaire de texte. Les 2 parties du vers séparés par la césure sont appelés « hémistiches ».

Dans un alexandrin la césure se trouve toujours au milieu du vers, après la 6e syllabe.
Ex : « Mon verre s’est brisé // comme un éclat de rire » (Apollinaire, « Nuits Rhénane »)

Dans un décasyllable, elle est souvent après la 4è syllabe (créant un vers 4 // 6).
Ex : « Le temps s'en va, // le temps s'en va ma Dame » (Pierre de Ronsard, Sonnets à Marie).


5) LES SONS
 …………………………….. : répétition d’une même consonne
« Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes » (Racine)
……………………... : répétition d’une même voyelle
« Tout m’afflige et me nuit et conspire à me nuire »
………………………... consiste à utiliser des mots ou groupes de mots de sonorité très proche (des paronymes) ce qui donne un effet de propagation du même son.
«  Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente » (Apollinaire)
…………………………. : répétition d’un même mot ou groupe de mots en tête de vers.

6) QUELQUES LICENCES QUI ONT DU SENS : Quand le poète détourne une règle, on parle de « licence poétique » (c’est-à-dire de liberté poétique). Les licences les plus pratiquées :

enjambement : L’unité sémantique du vers est bouleversée car un ou plusieurs mots nécessaires au sens du vers sont reportés au vers suivant.
« Un vieux faune de terre cuite
Rit au centre des boulingrins » (Verlaine, « Le faune »)

Lorsque l’enjambement ne concerne qu’un mot on parle de « rejet » ou « contre-rejet » (qui sont donc des sous-catégories de l’enjambement) :

Rejet : un mot qui du point de vue du sens devrait appartenir au vers est rejeté au suivant. Cela créée un effet d’attente, de suspension :
« La foudre au Capitolin
Tombe. » (Hérédia)

contre-rejet : donne l’impression qu’à la fin d’un vers débute déjà le vers suivant :
« Souvenir, souvenir que me veux-tu ? L’automne
Faisait voler la grive à travers l’air atone » (Verlaine)

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