Exemple de réponse à la question sur un corpus
Les extraits des romans Candide de Voltaire, Les
Misérables de Victor Hugo, La Chartreuse de Parme de
Stendhal et Voyage au bout de la nuit de Céline mettent tous
en scène un personnage dans un contexte de guerre. Chacun de ces
personnages est caractérisé psychologiquement, en revanche, on ne
connaît rien de leur portrait physique.
D'abord, tous sont pourvus de qualités et de défauts, ce qui fait
d'eux des anti-héros. Candide, le héros éponyme du conte de
Voltaire, apparaît comme sensible et observateur lorsqu'il rapporte
ce qu'il voit des ravages de la guerre : « des vieillards
criblés de coups » ou « des filles éventrées ».
Fabrice Del Dongo, héros de La Chartreuse de Parme, se montre
lui aussi sensible et humain puisqu'il évite de faire marcher son
cheval sur les ennemis gisant à terre. Gavroche, lui, est décrit
comme courageux et adroit, puisqu'il se déplace de manière
« leste » au milieu des balles de fusils pour aider ses
camarades insurgés ; par ailleurs, il se dépeint lui-même
comme joyeux dans sa chanson : « Joie est mon caractère ».
Mais ce courage peut devenir un défaut, lorsque le jeune garçon se
met en danger de mort, devenant ainsi téméraire et provocateur
envers les soldats, comme le souligne l'expression il « taquinait
la fusillade ». Fabrice Del Dongo, au contraire, se montre
assez peureux, comme le révèle la litote « fort peu héros ».
Il se révèle également naïf, voire « bêta » quand il
se félicite d'avoir « enfin » participé à une guerre,
comme s'il s'agissait d'un spectacle à ne pas rater. C'est la même
chose pour Candide, dont on perçoit la naïveté dans sa perception
admirative des deux armées « si bien ordonné[es] et à la
musique si harmonieuse. Enfin, Bardamu dans Voyage au bout de la
nuit, est difficile à cerner : on connaît ses
questionnements et ses hésitations à propos de la guerre, mais on
ignore les caractéristiques morales ou physiques du personnage.
Ensuite, le mode de caractérisation diffère peu selon les
auteurs : tous établissent un portrait en acte du personnage :
on connaît les caractéristiques de Candide grâce au fait qu'il
« tremblait comme un philosophe » et qu'il « se
cacha » même pour échapper à la « boucherie ».
La focalisation interne permet également de constater que le héros
sait observer ce qui l'entoure. Gavroche, lui aussi, se caractérise
d'abord par ses actions, comme le montre parfaitement l'énumération
de verbes dans la première phrase. Mais il fait également son
auto-portrait dans sa chanson, lorsqu'il se compare à un « petit
oiseau » ou se définit dans l'allégorie « Joie ».
Quant à Fabrice Del Dongo, on le connaît principalement grâce à
ses gestes ou ses pensées, mais également grâce aux surnoms
dévalorisants que leur jettent ses camarades : « blanc-bec »
ou « bêta ». Quant à Bardamu, sa caractérisation est
principalement due à la focalisation interne, qui nous laisse lire
ses pensées, et que l'on peut assimiler à un portrait en acte.
Ainsi, tous les personnages apparaissent comme des anti-héros,
grâce à leurs actes, leurs pensées ou le discours d'un tierce
personnage ; on peut facilement leur attribuer des qualités ou
des défauts, excepté Bardamu dans Voyage au bout de la nuit,
qui reste insaisissable.
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