(attention aux lignes qui ne correspondent pas à notre édition)
I.
Bartholo : un jaloux lucide et agressif
A.
La jalousie de Bartholo
-soupçonne
Rosine d'être intéressée par Figaro : « vous eussiez
mieux aimé que c'eut été Monsieur Figaro ? » + « de
si pressé à vous dire » l.5-6
-exprime
son mépris à l'égard de « ce Barbier » l.5
(démonstratif péjoratif + le désigne par sa fonction subalterne)
-Formule
des hypothèses suspicieuses : « je vais parier qu'il
était chargé de vous remettre quelque lettre » l.10-11 +
« peut-être la réponse au papier de la fenêtre ? »
l.14-15
-apostrophe
suspicieuse à Rosine : « rusée Signora ! »
l.22
-fait
des actes excessifs : « compte tous les matins » les
feuilles de son cahier, l.34, « un bon double tour »
quand il sort l.63
-Rosine
évoque explicitement son « instinct de jalousie » l.65
-prend
en charge la pensée qu'il prête à Rosine, en italique, l.59-60
-accuse franchement Rosine de
mensonge : « déguisant coup sur coup la vérité »
l49-50 « que de mensonges entassés » l.58, « cacher
un seul fait » l.59
B.
sa lucidité et son sens de l'observation
-Rosine
reconnaît sa lucidité : « Il n'en a pas manqué une
seule » l. 16
-Didascalies
montrant ses gestes précis : « regarde les mains de
Rosine », « lui prenant la main droite »,
« comptant »
-Expose
des faits indéniables, qui constituent des preuves :
énumération : « le bout du doigt reste noir, la plume
est tachée, le papier manque » l.60-61 ; il remarque même
la rougeur de Rosine qui ment l.49.
-lexique
du procès : « preuve » l.26, métaphore du «
second témoin » l.32, « déposition » l.32
C.
son agressivité
-ironie agressive : « que
cela est édifiant ! » l48, « certes, j'ai tort…
quoi de plus innocent ? » l.55-57
-fait semblant de ne pas
savoir pour montrer qu'il sait
(forme de litote ) : « je vais parier que »
l.10, « que sais-je, moi ? » l.14, « peut-être »
l.14
-questions rhétoriques
ironiques : « est-ce en écrivant la lettre de la petite
Figaro ? » l.43-44
-reprise insultante des propos
de Rosine : « Vous rendre compte ! » l.10,
« oh ! De qui ! » l.13, « c'est ce que
vous avez fait ? » l.31
-il fait physiquement mal à
Rosine : « Vous me tordez le bras » l.27
-interjection vulgaire :
« hein ? » l.22
II.
Rosine, emblématique de la condition des femmes
A.Les
explications de Rosine
-lexique
de la persuasion : « je vous assure » l.4, « parler
sérieusement » l.7
-ironise :
« et de qui, s'il vous plaît ? » l.12, « Ah !
Sans doute… la belle preuve ! » l.26
-emploie
le conditionnel (irréel du présent) pour nier la vérité :
« vous mériteriez bien que cela fût » l. 16-17
-défie
Bartholo au conditionnel, car elle est sûre qu'il ne peut la
démasquer : « Il serait assez plaisant que vous eussiez
le projet de m'en faire convenir » l.19-20.
-trouve
de multiples explications : emploi du passé pour expliquer le
présent : « Il m'a rendu compte de l'état de Marceline »
l.7-8 ; « je me suis brûlée en chiffonnant autour de
cette bougie » + argument du remède de grand-mère : « on
m'a toujours dit qu'il fallait aussitôt tremper dans l'encre »
l.28-29 ; puis à propos de la feuille manquante : « je
l'ai employée à faire un cornet pour des bonbons » l. 40 ;
et pour la plume noircie : « Elle m'a servi à retracer
une fleur effacée » l. 45-46
-Emploie
une antithèse pour se défendre : « voir tirer des
conséquences aussi malignes des choses les plus innocemment faites »
l.52-54, où la malignité = Bartholo, alors que l'innocence =
elle-même.
-Exclamation
indignée : « Eh ! Qui ne rougirait pas... »
l.52
B.
son embarras et ses sentiments vis-à-vis de Bartholo
-Première
question : pour cacher son embarras puisque Figaro vient de
s'enfuir.
-points
de suspension,
-didascalies :
« avec embarras » puis « baissant les yeux »
-elle
se fustige elle-même dans une apostrophe : « oh !
Imbécile ! » l.36
-elle
rougit, comme le voit Bartholo : « il ne faudrait pas
rougir » l49
-didascalies
« à part »
-interjection
« Maudit homme ! » l.23 et démonstratif péjoratif
« cet homme » l.45
-elle
est encore jeune et assez naïve : « mon enfant »
l.48-49, « c'est ce que vous ne savez pas encore »
l.50-51, « on ne saurait penser à tout » l.61-62
-ses
explications sont de moins en moins précises : d'abord, sur
l'état de Marceline, Rosine donnait des détails dans une relative :
Marceline, qui même n'est pas trop bien » l.8 → l'adverbe
« même » insiste sur la véracité de l'information.
Ensuite, « on m'a toujours dit que » l.28-29 : idée
reçue assez vague, noyée dans l'indéfini « on ». Les
deux explications suivantes ne sont pas motivées, ce sont de simples
phrases déclaratives : « je l'ai employé à »
l.40, « elle m'a servi à » l.46. Enfin, question
rhétorique l.52, qui n'apporte pas vraiment de justification.
C.
Une dénonciation de la condition des femmes
-
les activités de Rosine sont réduites, ce sont celles d'une jeune
femme de cette époque : couture et travaux d'aiguille « en
chiffonnant » l.28, « la veste que je vous brode au
tambour » l.46-47, rôle social :« des bonbons que
j'ai envoyés à la petite Figaro » l.41 (on apprend auparavant
qu'elle prend des leçons de chant, à domicile).
-elle
est presque empêchée d'écrire : interdiction de prendre la
plume, le papier = symbole d'obscurantisme.
-elle
est retenue prisonnière : « bon double tour » ;
alors que Bartholo est libre d'aller et venir : « quand
j'irai par la ville » l.63
-le mépris de Bartholo à
l'égard des femmes = traduction de la pensée générale :
article défini pluriel « les » : « quelqu'un
que les femmes ne nomment jamais » l.13-14 puis article
indéfini générique « une » : « une femme se
croit en sûreté parce qu'elle est seule » l24-25
-Bartholo
clôt la discussion dans une tirade qui montre qui c'est lui qui
détient le pouvoir.
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