Par Laura, Elodie et Gabriella
INTRODUCTION :
Le texte étudié est un extrait du par Emile Zola. L’auteur est né à Paris en 1840 et est le chef de file du naturalisme. Il est mort en 1902 et ses cendres ont été transférées au Panthéon en 1908. Le roman La Fortune Des Rougon, écrit en 1871, est le premier de la série des Rougon-Macquart. Il raconte l’histoire de certains habitants de la ville de Plassans, petite ville du sud de la France, pendant le coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte. Cet extrait se passe lorsque Rougon et Granoux racontent à tout l’auditoire du Salon jaune la scène qui vient de se produire. Ils ont repris la mairie des mains des Républicains et ont combattu les insurgés avec bravoure, selon leurs dires.
LISTES COMPLETES DES PROCEDES
Champs Lexicaux :
-l’ouïe
-la vue
-Paroles
-spectacle
-Emotions
-Epopée
-Bataille
-Vérité
-Peur
-Corps | Figures de style : Comparaisons
Gradation
Hyperboles
Répétition des mots « glace » et « héros »
Personnification
Enumération |
Didascalies
Reference à Granoux
Pronom Tonique
Interjection
Discours Indirect Libre
Plus-que-parfait
Note de Fantastique
Présent de Narration
Ponctuation forte |
PLAN :
I-L’ héroïsme de Rougon
A-Ressemblance avec une scène de théâtre
B-Le registre pathétique
C-L’ auditoire subjugué
II-La satire
A-Le registre ironique
B-Des personnages ridiculisés
C-Le matérialisme et la manipulation
OUVERTURE :
Comparaison avec la même scène de bataille, racontée par un narrateur omniscient (p.289)
Matamore, L’illusion Comique, Corneille
Dans Le Rouge et Le Noir, l’auteur fait aussi la satire du personnage de Mathilde qui est très théâtrale.
Gargantua, Rabelais, scène de St Jean des Entommeurs = Parodie de roman de chevalerie
Pour une L.A plus détaillée :
Pour une L.A plus détaillée :
I
- Un récit dramatisé : le combat de Pierre et de l’insurgé
A. Un jeu d'acteurs
-Les acteurs : Rougon et Granoux
A. Un jeu d'acteurs
-Les acteurs : Rougon et Granoux
-Echange
verbale entre eux : « vous »+ une ponctuation
expressive (exclamation, interrogation, suspensions)
-des
verbes de parole et des gestes qui ressemblent à des didascalies :
« s'écria » l.3, « dit Rougon d'une voix éteinte »
l.19, « se dégagea tout d'un coup et termina son récit »
l.27
-Félicité
ajoute une pointe de pathétique : « je jeter dans les
bras de son mari pour mettre l'attendrissement de l'assemblée à son
comble » l.24-26
-
lexique du spectacle : « dramatiquement » l.16,
« le bouquet tel que Pierre l'avait ménagé » l.41, « le
dénouement » l.42, « l'auditoire » l.1 et 21.
B.
L'art des conteurs
-Granoux
crée un effet d'attente pour maintenir le suspense : deux
phrases négatives « ce n'est pas cela », « vous
n'avez pu voir » ; des points de suspension ; la mise
en place d'un témoignage fiable (« moi qui… j'ai tout vu »),
puis le mot est lâchée : « l'homme a voulu vous
assassiner ».
-Effet
d'insistance : il répète exactement la même phrase peu après
l.17.
-Il
insiste sur le décor de bataille : « vous vous battiez »,
« garrotter un des prisonniers », « assassiner »,
« un jour de bataille », « entendu siffler une
balle ».
-Il
emploie une comparaison noble : « vous vous battiez comme
un lion »
-Il
ajoute une note de fantastique : « j'ai parfaitement
aperçu ses doigts noirs » l.8
-Rougon
rend l'épisode vivant : présent de narration : « le
coup part », « j'entends », « la balle va
casser » ; succession rapide des verbes ;
interjection « paf ! » qui mime le bruit de la balle
sur la glace.
C.
Un auditoire subjugué
- Expression :
« Tout l'auditoire était pendu aux lèvres de Rougon »
l.1
-Lexique
de l'émotion : « violente émotion » l.21, « frappé
de respect » l.22, « attendrissement de l'assemblée »
l.26, « sympathie de ces messieurs » l.36
-le
public discute de ce qu'il entend : « on parla d'elle »
l.38, « des exclamations » l.39, « un grand murmure
de voix » l.43, « on refaisait entre soi le récit »
l.43-44.
-du
discours indirect libre fait entendre leurs paroles, et même
l'émotion contenue dans ces paroles (grâce à l'exclamation) :
« il avait entendu siffler une balle à son oreille ! »
l.22-23 ; « Une si belle glace ! Incroyable,
vraiment ! » l.33-34.
-Indifférenciation
des membres de l'auditoire : aucune voix dissonante ne vient
mettre en doute le récit : Adjectif globalisant « Tout
l'auditoire » l.1, article singulier « l'auditoire »
l. 21, démonstratif pluriel « ces messieurs » l.36, et
« on » l.38-43-44 qui met indifféremment tout le monde
dans ce pronom indéfini.
II.
Une farce
A.
Des personnages burlesques
Granoux :
-semble
porter un masque déformant : « Granoux, qui allongeait
les lèvres » l.2
-Il
héroïse son action (alors
qu'on sait qu'il n'a proprement rien fait) grâce
au pronom tonique « moi » : «
moi qui aidait à garrotter un des prisonniers » +
apostrophe
« mon ami » à Rougon qui n'était pas jusque là son «
ami » → se met dans la lumière du « héros ».
-Il se
montre ridiculement sûr de lui : répétition de « non »
l.1, « quand je vous le dis » l.17, « répéta-t-il
avec conviction » l.18
Rougon
et Félicité :
-Décalage
comique entre les réactions de Rougon
au
récit de Granoux :
« blême » l.11, « glaçait d'effroi » l.14,
« d'une voix éteinte » l. 19 et
le fait qu'il passe pour un héros.
-Bêtise
aussi dans la question « vous
croyez ? » l.11, qui ressemble plus à une question
rhétorique qu'à une véritable interrogation : il croit au
récit déformé d'une histoire dans laquelle il jouait le rôle
principal !
-le
geste de Félicité est également comique, non pas à cause de son
caractère exagéré,
mais parce qu'il est calculé : elle « crut devoir se
jeter » l.25 ; la
réaction de Rougon détruit son effet ce qui ajoute encore une
dimension
comique : « Mais Rougon se dégagea d'un coup »
l.27.
L'auditoire
est également ridiculisé :
-le
discours indirect libre est teinté d'ironie : naïveté du
public qui qualifie de « héros » un homme qui a
« entendu siffler une balle à son oreille » ;
-
réaction
excessive à propos de la glace→ comme le combat n'a pas fait de
victime, les bourgeois ont besoin d'en imaginer une pour glorifier
les faits ; métaphore
de l'enterrement :
« consternation » l.33, « le malheur arrivé à la
glace » l.34 → elle est personnifiée explicitement :
« cette glace devenait une personne » l.37-38, « on
parla d'elle pendant un quart d'heure » l.38-39, « des
apitoiements, des effusions de regrets » l.39-40 ; on sait
même comment elle est morte grâce à la comparaison : « comme
si elle eût été blessée au coeur » l.40.
B.
l'ironie du narrateur tourne en dérision l'héroïsme affiché :
-multiples
occurrences du terme « héros » et de ses variantes
« héroïque », « héroïsme », pour
en montrer le ridicule.
-L'image
triviale de la
« démangeaison » l.2-3 ruine
l'héroïsme affiché par Granoux.
-hyperbole
ironique : « odyssée prodigieuse » l.42 (NB :
« odyssée » est une antonomase, forgée sur le nom grec
d'Ulysse, Odysseus).
-hyperbolisation
des
émotions,
en décalage avec la réalité nettement plus banale : « un
pareil danger » l.12 (alors que tout s'est passé très
facilement), « violente émotion » l.21 (d'avoir entendu
siffler une balle à l'oreille!).
-décalage
entre l'hyperbole
: « cette phrase héroïque qui est restée célèbre à
Plassans » l.28 (on
attend une phrase glorieuse)
et
la
trivialité de la phrase prononcée,
notamment par l'interjection « paf ! ».
C.
une
visée satirique : dénoncer
la manipulation et
le matérialisme
-C'est
Granoux qui déforme la réalité, que Rougon n'avait même pas pensé
à enjoliver, et il semble qu'il ait conscience de son mensonge,
selon la pensée au discours indirect libre : « un jour de
bataille, il est bien permis de voir les choses dramatiquement »
l.15-16
-Il
utilise sa position de témoin
comme garantie
de la vérité : « j'ai tout vu », « j'ai
parfaitement aperçu », que
personne ne semble mettre en doute.
-A
la fin de l'extrait, leur crédibilité ne fait aucune doute :
lexique de la vérité → « version exacte de quelque fait »,
l.46-47, « rectifiaient » l.47
-dernière
phrase glaçante : « ils sentaient qu'ils parlaient pour
l'histoire » quand on sait les déformations que certains
dictateurs ont fait pur asseoir leur pouvoir (réécriture de
l'histoire dans la russie stalinienne par ex.).
Pose
la question de l'histoire : peut-elle être objectivement
rapportée ?
-dénonciation aussi du matérialisme des bourgeois qui sont consternés par le sort d'une « si belle glace », dont la blessure « au coeur » annonce étrangement la mort de Miette, dans l'indifférence générale… A la lumière de la mort de Miette, cette réaction face à la glace est terrible : les hommes font plus cas d'un bel objet que d'une personne.
-dénonciation aussi du matérialisme des bourgeois qui sont consternés par le sort d'une « si belle glace », dont la blessure « au coeur » annonce étrangement la mort de Miette, dans l'indifférence générale… A la lumière de la mort de Miette, cette réaction face à la glace est terrible : les hommes font plus cas d'un bel objet que d'une personne.
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