Par ???
Introduction :
I- Eros
et Thanatos (Amour et Mort)
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La vision progressive de Tante Dide
-
Le topos (motif fréquent en littérature) de l’amour pur
-
Le poids de la tragédie
II- Le
symbole de la porte
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Le temps qui se répète
-
Un espace sacralisé
-
L’hérédité, la transmission
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Citations
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Procédés
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Interprétations
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Les pensées d'Adélaïde |
« douceur
mortelle » |
Oxymore |
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« bonheur qui
irrite la mort » |
Allégorie de la mort
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« enfants
amoureux, enfants soignants »
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Antithèse |
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« prend garde, on
en meurt » |
Impératif |
Mise en garde contre
l’amour qui provoque l’amour »
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C.L regard
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Focalisation interne de
Dide
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Macquart / Adélaïde |
« recommençant,
futures » |
C.L temps |
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L.10
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Parallélisme
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« éternel
recommencement » |
Hyperbole
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« maintenant,
jadis » |
Connecteurs temporels
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Confrontation
passé/présent |
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Silvère / Miette |
« elle pleure son
cher Silvère » |
Passé simple |
Les temps sont mélangés
pour Tante Dide |
L.10
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Plus que
parfait/imparfait |
Idem |
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Tnate Dide culpabilise
d'avoir créé la porte |
« complice » |
Répétition (x3) |
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« maudite porte » |
Lexique
fort/sacralisation
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Montre à quel point la
porte provoque malheur
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« mort, fuir,
coupable » |
C.L enquête/meurtre |
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« maudite, porte » |
C.L mal
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« ferme la porte » |
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Tante Dide essaie de
conjurer le sort
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« jette la clé
dans le puit » |
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Se débarrasse du seul
objet compromettant
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« escargots
avaient pleuré des larmes d’argent » |
Métaphore poétique
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Miette et Silvère |
« prend le jeune
homme par la main » |
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Infantilisation de
Silvère |
« amoureux,
extase »
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C.L amour
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« jeune, garçon »
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C.L enfance
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Pureté
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« claire, limpide,
blanche » |
C.L lumière
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Pureté, innocence
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« joie, heureuse » |
C.L bonheur
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Ouverture :
Pour une L.A plus détaillée :
I.
Eros et Thanatos
A.
La vision progressive de Tante Dide
-Focalisation
interne : on voit tout à travers le regard de Tante Dide
-Très
peu de paroles, beaucoup de silences : mise en relief du regard
et des pensées.
-Nombreux
verbes de perception qui scandent le texte : « elle
aperçut » l.3, « la vue des deux enfants » l.3-4,
« son regard »
l.4 « Tante Dide ne
vit » l.12, « la voir », l.32, « reportant
ses yeux » l.39, « elle revint l'examiner » l.38, «
voir » l.49.
-Un
regard qui construit l'organisation de l'extrait : d'abord
elle voit la porte ouverte (l.1-2) ; puis elle voit Miette
et Silvère l.3-4 ;
elle voit son passé et le futur de Miette et Silvère (l.7 à 15) ;
elle regarde alternativement Miette l.28, puis Silvère l.37-38 ;
elle regarde enfin la porte fermée l.48.
-Tante Dide est le sujet de
nombreux verbes, c'est elle qui agit, qui voit, qui impulse le
mouvement.
-Elle
a une vision prémonitoire : la mort de Miette et Silvère.
B.
Daphnis et Chloé ou Paul et Virginie : le motif de l'amour pur
-des personnages enfants :
« enfant » x3 et Adélaïde trouve Miette « bien
jeune » l.34
-amoureux : « amour »,
« amoureux » + attitude de Silvère : « aux
pieds d'une fille » l.20, « qui avait suivi avec extase
la course de l'enfant » l.38-39
-décor bucolique : « ce
coin perdu » l.20, « sa cruche »
l.29, « le chaume » l.29, « le champ » l.32,
-comparaison de Miette avec
« une chèvre échappée » l.32-33 (dans Daphnis et
Chloé, les deux enfants sont d'abord allaités par une chèvre
puis ils gardent des chèvres) = liberté et insouciance.
-CL de la lumière (symbole de
pureté) : « la claire matinée » l.8, « soleil
lipide » l.39, « trouée blanche » l.50
-CL du bonheur : « joies
présentes » l.11-12, « un bonheur » l.21,
« heureuse » l.30, « sourire » l.31
-CL de l'insouciance :
« jaser au pied du mur » l.25, « pas léger de
Miette » l.28, « se griser » l.21
C.
Le poids de la tragédie
-une série d'oppositions :
antithèse : « ses joies présentes et ses larmes
futures » l.11-12, oxymore : « douceurs mortelles »
l.26 ; les « deux enfants amoureux » l.4 ont en
échos les « deux enfants saignants » l.14
-des images frappantes :
le pressentiment de Tante Dide : une image d'horreur :
« les deux enfants saignants, frappés au coeur »
l.14-15 ; allégorie du « bonheur qui irrite la morte et
la rend jalouse » l.21-22 ;
-motif des larmes et des
pleurs : les larmes l.12, elle pleura l.17, pleurer l.37,
pleurer l.54
-la course de Miette, symbole
de la brièveté de sa vie : « s'était hâtée »,
« courait follement », « fuir », « la
course de l'enfant ».
-la remarque étrange de Tante
Dide, qui commente cette course : « elle a le temps » :
elle semble assimiler la course de Miette à la mort.
-métaphore de « la
tombe » pour désigner la porte l. 50.
II.
Le symbole de la porte
A.
Un temps qui se répète
-effet
miroir : « la vue des deux enfants amoureux qui
attendaient son regard »
-« c'était
l'éternel recommencement » l.11 +
« une seconde fois » l.9
-Parallélisme avec changement
de temps : « Par où l'amour avait passé, l'amour passait
de nouveau »
-opposition
présent/ futur l.12 (« joies
présentes et larmes futures »)
-confrontation
passé/ présent : maintenant
l.6, jadis l.18
-mélange
passé/ futur : dans la même phrase : « souvenir »
puis « pleura
son cher Silvère » l.15
et 17
-identification
entre « elle et Macquart » et « Miette et Silvère »
B.
Un espace sacralisé
-la porte est « maudite »
l.1 → littéralement, une malédiction a été lancée contre elle,
avec idée implicite que quiconque l'ouvrira sera puni.
-D'ailleurs, mise en garde de
Tante Dide dans une tournure très elliptique : « on en meurt »
→ comme un aphorisme (présent de vérité général + « on »
gnostique)… mais que représente ce « en » ?
L'amour ? La transgression de la porte ?
-la porte est « violée »
l.2-3 : implicite sacré (viol = transgression, souillure d'un
lieu sacré)
-culpabilité de tous les
personnages, comme s'ils avaient transgressé un interdit :
Miette et Silvère sont « confus, la tête baissée »
l.5, Tante Dide se sent « coupable » l.17, Miette est
heureuse « d'en être quitte à si bon marché » l.30-31
-lexique de la faute : la
porte est « complice », puis c'est Tante Dide l.26, et
enfin les deux ensemble l.48 (« la porte ne la rendrait plus
complice »)
-Tante Dide répare la faute
en fermant la porte « à double tour » l.46, puis elle
conjure le sort en jetant « la clé dans la puits »,
comme si elle pouvait suspendre le temps, enrayer la punition.
C.
La transmission, l'hérédité
Cette porte est une brèche
(« une trouée ») dans la muraille, elle représente
symboliquement la « lésion organique » de Tante Dide,
qui se transmettra à tous ses descendants.
-L'ouverture de la brèche a
une influence physiologique sur Tante Dide : lexique de la mise
en mouvement : « toute secouée » l.15, « ce
lieu venait de réveiller » l.16, « remua » l.43
-la porte ouverte est un
passage : « avait passé », « passait de
nouveau » l.10 (passage de l'hérédité)
-au contraire, la porte fermée
correspond au désir de conjurer le poids de l'hérédité :
« immuable » l.50, « à jamais bouchée »
l.51
- D'ailleurs, cette
conjuration est visible dans un autre flux, celui de la parole :
la métaphore « elle s'était fait une religion du silence » :
montre que Tante Dide vit le silence comme un acte de rachat de sa
faute initiale.
-lexique du silence :
« au bout d'un silence », « sans dire un mot »,
mais c'est la présence de Miette « une fille » qui ne
fait pas partie de la famille, qui libère brièvement sa parole (au
discours direct) comme si Miette ne pouvait pas être atteinte par le
poison que constitue Tante Dide.
-Tante Dide s'adresse
également à Silvère, mais c'est, de fait, une parole mortifère.
-Une fois que la porte est
refermée, elle retourne au silence : « ce furent les
seules paroles qu'elle prononça » l.42.
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