samedi 24 octobre 2015

Fortune des Rougon, L.A n°5

Par Louisa, Justine et Erica

Introduction : La Fortune des Rougon est le premier volume de la série des Rougon-Macquart écrit en 1871 par Émile Zola. Ce roman débute la généalogie de la famille des Rougon-Macquart durant le second Empire et, principalement, lors du coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte, le 2 Décembre 1851. Ces récits sont sensés démontrer de quel façon fonctionne l’hérédité. Zola s'inspire de la théorie de l’évolution de Charles Darwin, des hypothèses de Lucas ou de la méthode de Claude Bernard, dont il est passionné, en traitant ses personnages comme des expériences : il prend chacun d’entre eux et les place dans des endroits et des situations différents pour voir comment ils vont réagir. Pour l’écrivain, cette démarche est très scientifique et représente une aussi grande contribution à la théorie de l’évolution et de l’information génétique que n’importent quelle autre forme de recherches.

Les procédés :
  • CL du bruit (l- 11, l-21, l-24, l-25) : victoire de l’armée.
  • CL de l’alcool (l- 22 et 24) : Côté vulgaire, excessif…
  • CL de la nourriture (l- 11, l-12, l-13…) : l’excès, avidité, luxe = Côté bestial.
  • Enumération d’objet (dernier paragraphe) : crimes qu’ont commis les Rougon pour arriver à leur fortune.
  • CL du plaisir (l- 2, l-14..) : excès. Opposition à la mort de Silvère.
  • CL de l’enfouissement/cachette (l- 23…) : Secret, hypocrisie.
  • CL du spectacle (l- 25, l-41…) : Vie de bourgeois.
  • Assonance en « a » (l- 6 et 7) : elle amplifie la chute de Silvère.
  • Accumulation de verbes (l- 6 à 8) : Donne de la vitesse à l’action car la mort de Silvère est rapide car la fin du chapitre est longue Oublie rapide de Silvère.
  • Métaphore de l’animal (l- 13 à 16) : ils se nourrissent du corps de Silvère. « La loi du plus fort » de Darwin.
  • Anagramme de Rengade = Grenade : Fait couler le sang. Couleur rouge.
  • Métaphore (l-50 et 51) : L’innocence de Miette et Silvère.
  • Métaphore (l-53) : Oubli de Silvère.
  • Focalisation (changement) : Focalisation interne à Silvère qui rend ironique puis focalisation omnisciente puis externe pour un point de vu objectif.
  • Changement de registre : La mort de Silvère arrive brusquement.
  • Connecteurs logiques (l-46, l-11) : relie les deux histoires Fin de Silvère / début des Rougon.
  • Opposition / antithèse : met en contraste les deux histoires  pathétique de Silvère / cruauté des Rougon.
  • Métaphore (l-28) : tué par les bonapartistes. Cadavre fait référence au crime.
  • Allégorie (l-5) : linceul = drap mortuaire représenté par le drapeau la République est enterrée.
  • CL du corps de Silvère (l- 1, l-2, l-3, l-6, l-7…) 
  • Symboles (l-46) « La tache rouge », « le nœud de satin », « le borgne » : Rouge = République, sang.
  • Hyperbole (l-45) : fait référence à l’hérédité de la folie.
  • Symboles « Sicardot coupe le nœud de Félicité » 
  • Indication de lieu, gradation du plus près au plus loin (« Salon Jaune », « la pièce voisine », « de l’autre côté de la rue », « au loin ») : Influence bonapartiste qui s’étend
  • Gradation des couleurs (dernier paragraphe) : Les Rougon n’ont pas fait beaucoup de crimes mais au fil de temps ils en ont fait de plus en plus.

Plan :
  1. La mort est accentuée.
  1. La mort de Silvère.
  2. La mort de la République.
  3. La cruauté des Rougon.
  1. Une victoire malhonnête pour les Rougon.
  1. La fête au Salon Jaune.
  2. L’excès des habitués du Salon Jaune.
  3. La satire du Salon Jaune.

    Ouverture 
    Gavroche, dans Les Misérables de Victor Hugo, inspire de la compassion lorsqu'il meurt (Insurrection parisienne de 1832), tout comme Silvère. Il était également Républicain, jeune, pauvre.
      Pour une L.A Plus détaillée :
    I. Un dénouement symbolique

    A. Le contraste entre les deux dénouements
    L'organisation de l'extrait rend la victoire des Rougon encore plus cynique
    -Organisation du passage : mort de Silvère + joie indécente du salon jaune + rappel des morts
    -Organisation assurée par des connecteurs : « Et » l.11 = relie les deux récits ; « Mais » l.47 = revient sur les crimes.
    -Passage d'une focalisation interne à Silvère, à une focalisation omnisciente qui permet le jugement du narrateur : → forte ironie : « ce fut un beau spectacle » l.25-26 ; « Sicardot eut une idée triomphante » l.30
    + DIL : « enfin, ils mordaient aux plaisirs de riches ! » l.14,

    La mort de Silvère : discrète et pure
    -Se passe : « dans le noir » l.4, + « fermant les yeux »
    -deux visions qui le propulsent déjà hors de la vie : entend « les vieux morts » ; voyait Miette
    -Très rapide : « ce fut tout » l.6
    -union des corps Silvère Miette dans la mort (topos de la mort des amants)
    -rappel de leur jeunesse : « l'enfant » l.7 + « l'amoureuse » l.9 (pas l'amante)
    Des oppositions frappantes :
    -Miette et Silvère meurent dehors : « sous les arbres » pour Miette, dans l'aire Saint Mittre pour Silvère ↔ le salon jaune, fermé.
    -les sens de Silvère avant sa mort : ressent le « froid » du pistolet ( chez la Rougon, la table « toute chaude encore » l.12
    - CL du corps : « tempe » l.1, « yeux » x 2 : l.3 et l.5, « crâne » l.6, « lèvres » l.8, « pied »s l.9, « corps » l.10 → annonce l'animalisation du salon jaune : le « grand fauve maigre » se nourrit de ce corps éclaté. (III.A)
    - rire de Julien l.2 // rires des convives l.11 (III.A)
    -la pierre (« le bloc ») // Pierre

    B. Allégorie de l'Empire écrasant la République
    - « sa face retomba » l.7-8 ↔ « Pierre se mit debout » (pour boire au « Prince Louis ») l.21 = mime la chute de la République et la victoire de l'Empire (III.B)
    -CL de l'ascension : « montaient » l.12, « relevé » l19, « se mit debout » l.21, « se levèrent tous » l.24, « monta sur une chaise » l.44
    -le crâne « éclata » // « tout le salon jaune éclata en applaudissements » = comme s'ils applaudissaient la mort de Silvère ! (III.B)
    -Miette « couverte du drapeau » = allégorie de la République (III.B)
    -métaphore : « s'embrassaient sur la cadavre à peine refroidi de la république » l.27-28 // cadavre de Silvère (III.B)
    -Nombreuses références à l'Empire : « l'Empire naissant » l.18, « la fortune des Bonaparte » l.19, « à l'empereur » l.22, « vieux soldat de Napoléon » l.40 ,
    -la comparaison en parallélisme « comme il avait relevé[…] la fortune des Rougon » l.19-20 = la fortune des Rougon = l'Empire. Roman à lire comme une métaphore de la victoire de Bonaparte.
    -élargissement de l'espace vers des lieux de plus en plus éloignés (« le salon jaune », « la pièce voisine », « de l'autre côté de la rue », « au loin ») = pas seulement les Rougon, mais la France dans son ensemble = image de l'Empire

    C. Les taches du crime
    -grenade = anagramme de Rengade + couleur rouge // le rouge du nœud de satin rose + les autres taches l.48 + « Rougon » = « rouge »
    -image de Sicardot coupant le nœud de Félicité avec un couteau l.33 : rappel des crimes (Miette, Silvère, les insurgés, Peirotte)
    - « tache rouge » connoté négativement = souillure.
    -le « nœud de satin » devient un « chiffon » l.47
    -isotopie de l'enfouissement : « oublié sous le lit » l.49, « dans l'ombre » l.52, « au fond de l'aire Saint Mittre » l.54 = refoulement du crime.
    -Enumération d'objets symbolisant les crimes : « un soulier au talon sanglant » l.50 = le guet-apens de Rougon à la mairie, la mort des Républicains ; « le cierge » l.51 = M. Peirotte, dont Félicité a souhaité la mort (p. 339-340) et tué par ses pairs, la « mare de sang » sur la pierre = Silvère.
    -des images frappantes : « le cierge […] saignait dans l'ombre comme une blessure ouverte » l.52-53 ; « une mare de sang se caillait » l.54-55 : entre culpabilité et indifférence.

    II. La satire des vices de l'Empire naissant

    A. Une société de plaisirs et d'excès
    -Ridicule des personnages par leur excès ou leur hypocrisie :
    « les bourgeois de Plassans […] pleuraient, s'embrassaient » l.26-27
    Rougon « fit le modeste » alors qu'il a « la face radieuse » l.35-36
    Félicité « se pâma » l.43
    de Granoux : « discours qui se perdit au milieu du vacarme » = personne ne s'écoute
    - Isotopie du plaisir : dessert l.11, rires l.11, plaisirs l.14, jouissance l.17
    -CL du bruit : « rires » l.11, « criant » l21, « exclamations assourdissantes » l.25, « éclata en applaudissements » l.42, « vacarme » l.46 + les exclamations = aucune retenue (excès)
    -CL de l'alcool : « son verre », « je bois », « le champagne », « trinquèrent » l.24 = ivresse (excès)
    -CL de la nourriture : dessert, table, dîner, mordaient, appétits, curée (excès)


    B. Une société d'apparence et de théâtralité
    -Théâtralisation : lexique du spectacle : « spectacle » l.25-26, « applaudissements » l.42, « triomphait » l.46 ; rôles joués : les bourgeois de Plassans sont les figurants, Rougon joue le rôle du « modeste », Félicité s'est déguisée en jeune femme avec son « nœud de satin rose » (ridicule accentué par le terme « gentillesse » = joli et gracieux, alors que Félicité a maintenant plus de 50 ans) et continue son jeu en se pâmant, Sicardot a le rôle du « vieux soldat de Napoléon », Granoux a un rôle « muet » ; parodie de cérémonie de remise de la légion d'honneur, avec le ruban « rose » et non pas rouge = ridicule.

    C. Une société violente et déshumanisée
    -déshumanisation de Rengade : « le borgne » (par opposition aux « yeux » de Silvère et de Miette)→ image d'un monstre.
    -violence de la mort dans l'emploi des verbes « tira », « éclata », « retomba » et l'assonance en [a] qui accompagne cette mort (tira, crâne, éclata, grenade, face, retomba).
    -animalisation : « ils mordaient » l.13, syllepse « des dents féroces » l.15-16, métaphore des « fauves maigres » l.16, ou de la « la curée » l.18
    -dénonce la « jalousie » des uns l.23 + la frustration des autres : « désirs contenus », « grands inassouvis », « fauves maigres »
    -La folie : hyperbole « délirait » l.46 → lien avec la « lésion organique » d'Adélaïde ? C'est cette tare qui a permis le triomphe de Rougon ?


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