mercredi 14 septembre 2016

Exemple de réponse à la question sur un corpus


Les extraits des romans Candide de Voltaire, Les Misérables de Victor Hugo, La Chartreuse de Parme de Stendhal et Voyage au bout de la nuit de Céline mettent tous en scène un personnage dans un contexte de guerre. Chacun de ces personnages est caractérisé psychologiquement, en revanche, on ne connaît rien de leur portrait physique.
D'abord, tous sont pourvus de qualités et de défauts, ce qui fait d'eux des anti-héros. Candide, le héros éponyme du conte de Voltaire, apparaît comme sensible et observateur lorsqu'il rapporte ce qu'il voit des ravages de la guerre : « des vieillards criblés de coups » ou « des filles éventrées ». Fabrice Del Dongo, héros de La Chartreuse de Parme, se montre lui aussi sensible et humain puisqu'il évite de faire marcher son cheval sur les ennemis gisant à terre. Gavroche, lui, est décrit comme courageux et adroit, puisqu'il se déplace de manière « leste » au milieu des balles de fusils pour aider ses camarades insurgés ; par ailleurs, il se dépeint lui-même comme joyeux dans sa chanson : « Joie est mon caractère ». Mais ce courage peut devenir un défaut, lorsque le jeune garçon se met en danger de mort, devenant ainsi téméraire et provocateur envers les soldats, comme le souligne l'expression il « taquinait la fusillade ». Fabrice Del Dongo, au contraire, se montre assez peureux, comme le révèle la litote « fort peu héros ». Il se révèle également naïf, voire « bêta » quand il se félicite d'avoir « enfin » participé à une guerre, comme s'il s'agissait d'un spectacle à ne pas rater. C'est la même chose pour Candide, dont on perçoit la naïveté dans sa perception admirative des deux armées « si bien ordonné[es] et à la musique si harmonieuse. Enfin, Bardamu dans Voyage au bout de la nuit, est difficile à cerner : on connaît ses questionnements et ses hésitations à propos de la guerre, mais on ignore les caractéristiques morales ou physiques du personnage.
Ensuite, le mode de caractérisation diffère peu selon les auteurs : tous établissent un portrait en acte du personnage : on connaît les caractéristiques de Candide grâce au fait qu'il « tremblait comme un philosophe » et qu'il « se cacha » même pour échapper à la « boucherie ». La focalisation interne permet également de constater que le héros sait observer ce qui l'entoure. Gavroche, lui aussi, se caractérise d'abord par ses actions, comme le montre parfaitement l'énumération de verbes dans la première phrase. Mais il fait également son auto-portrait dans sa chanson, lorsqu'il se compare à un « petit oiseau » ou se définit dans l'allégorie « Joie ». Quant à Fabrice Del Dongo, on le connaît principalement grâce à ses gestes ou ses pensées, mais également grâce aux surnoms dévalorisants que leur jettent ses camarades : « blanc-bec » ou « bêta ». Quant à Bardamu, sa caractérisation est principalement due à la focalisation interne, qui nous laisse lire ses pensées, et que l'on peut assimiler à un portrait en acte.
Ainsi, tous les personnages apparaissent comme des anti-héros, grâce à leurs actes, leurs pensées ou le discours d'un tierce personnage ; on peut facilement leur attribuer des qualités ou des défauts, excepté Bardamu dans Voyage au bout de la nuit, qui reste insaisissable.

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