samedi 9 mars 2019

Critique : Anna Hope, Le Chagrin des vivants


Critique réalisée par Emma

Premiers jours de novembre 1920, tout le peuple britannique est en deuil. On prépare le second anniversaire de l'armistice qui aura lieu le 11 novembre. Quelques soldats britanniques sont envoyés dans la Marne, pour déterrer quatre corps anonymes dont un seul sera appelé à devenir le Soldat Inconnu.

Dans les quelques jours qui précèdent la cérémonie, on suit l'histoire de trois femmes. Elles ont perdu un mari, un frère, un fils.

Chaque femme raconte son histoire bien à elle. C'est d'ailleurs une bonne idée car les femmes sont souvent les grandes oubliées des récits de guerres. Nous apprenons à les connaître, elles s'ouvrent à nous. Chacune de ces femmes a ses propres chapitres ce qui permet de bien faire le tour de chacune d'entre elles, même si parfois les destins se croisent. Mais surtout, toutes les trois ont un point commun : elles étouffent de ne plus pouvoir vivre. C'est un message universel qu'elles adressent à tous sur les dégâts causés par les guerres et les pertes irréversibles qu’elles entraînent, qu'elles soient physiques ou psychologiques.

On rencontre aussi les hommes, dont le retour à une vie normale est compliqué ; ils sont soit blessés, soit amputés soit encore lourdement traumatisés. Ils ont du mal à retrouver une place dans la société, mais veulent absolument tourner la page. pourquoi sont-ils revenus alors que tant y sont restés ? A la culpabilité s'ajoute la souffrance : ils reviennent brisés. On découvre avec eux la difficulté de parler de ce qu'ils ont vécu, la difficulté de trouver quelqu'un à qui parler, car les gens ne sont pas prêts à entendre les horreurs de la guerre, ils y ont déjà été confrontés durant des années alors pourquoi devraient-ils se remémore les années de souffrances qu'ils ont vécues ?

Le chagrin des vivants est un roman qui nous fait réfléchir et nous imprègne des lieux pour mieux nous faire plonger dans l’histoire.

Ce roman évoque à travers le regard de ces trois femmes des chemins possibles vers une reconstruction. Elles laissent une lueur d'espoir, une place à la vie.



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