p.127-128, l.833 à 863
Par ???
Introduction ???
Citations | Procédé | Interprétation |
« tête, édenté » | Ch. lexical corps | |
« étudier, naturaliste, H.Naturel, hérédité » | Ch. lexical science | |
« il regarda, il écoutait, il ne pouvait voir » | Ch. lexical sens | |
« il » « les » « eux » | Pronoms | Il est extérieur à la scène |
« stupéfait » « l’intérêt » | Ch. Lexical curiosité | |
« ménagerie » « toute une soirée » « s’y ennuya » « s’amusa » « prodigieux » | Ch. Lexical foire | Impression de spectacle |
« Cause donc » | Il ne parle pas, il écoute, observe | |
«animal » « sauterelle » « crapaud » « mouton » | Ch. Lexical animaux | |
« je ne suis pas vétérinaire » | pointe | |
« | ||
« bavardages vides » « geindre » « bégayer » | ||
« prodigieux » « je ne suis pas vétérinaire » | Ironie | |
« exactement une grande sauterelle » | Adverbe hyperbolique | |
Ch. Lexical hypocrisie | ||
l.21 à 23 | Allitération en « s » | Ils sont comparés à des serpents |
« blême et visqueux » « gras, édenté, vieux | Adjectifs dévalorisants |
Symbolique :
« vieux dogue édenté » il est sans défense
« Mouton gras » il suit sans réfléchir, est bête
« Crapaud visqueux » il est malsain, dégoutant
« Grande sauterelle » il est vif, malin
« Veau » il est bête, mou, il se plaint
Ouverture :
Nous pouvons le
comparer à la ferme des animaux de Georges Orwell car comme Zola il
se moque de la société au travers d’animaux qui ont tous une
personnalité humaine comme les membres du salon jaune qui sont
humains mais comparés à des animaux
Pour une L.A plus détaillée : (attention, les lignés indiquées sont celles de la photocopie).
I.
Le regard de Pascal : un regard distancié de scientifique
A.
Pascal reste à l'écart
-La
raison de sa présence ici n'est pas politique mais affective :
« pour ne pas la chagriner » (sa mère).
-Opposition
« il » et « ils »
-énumération
des tous les participants, et lui en opposition, l.5 à 7.
-ne
participe pas aux conversations comme le suggère l'injonction de
Félicité : « Cause donc »
-il
refuse même de participer à ce monde : phrase négative :
« je ne suis pas vétérinaire ».
B.
Il paraît comme au spectacle
-point
de vue interne → nous fait partager ses impressions (qui sont
également celles de Zola : Pascal apparaît comme la
représentation zolienne dans la diégèse)
-C.L
des sens(il est attentif) : verbes « il regarda »,
« il écouta », « il l'écoutait », « le
voir »
-lexique
de l'étonnement : « stupéfait », « continuel
étonnement »
-semble
au spectacle : « s'y ennuya moins qu'il ne le craignait »
(litote qui crée un effet d'attente chez le lecteur, avide de
découvrir ce qui l'a amusé) « s'amusa »,
« prodigieux », « des animaux curieux »
C.
Il porte un regard de scientifique
-lexique
des actions de scientifique : « étudier »,
« mesurer son angle facial », « cherché à
surprendre les sens », « il établit des ressemblances »
-lexique
de l'étude : « intérêt d'un naturaliste », « histoire
naturelle comparée », « les observations qu'il lui était
permis de faire »
-C.L
du corps humain
-il
est le sujet de nombreuses phrases, où les habitués du salon jaune
sont objet (COD ou COI), comme objets d'étude.
-les
objets de son étude sont variés : « il l'écouta
bégayer » ; « leurs occupations et leurs appétits » →
leur langage, leurs activités, leur nourriture, comme quand on
étudie une nouvelle espèce.
-ce
qui l'intéresse particulièrement, c'est, comme chez Zola, la notion
d'hérédité : « la façon dont l'hérédité se comporte
chez les animaux » l.17
II.
La satire du salon jaune
A.
Des personnages animalisés
-métaphore
filée qui commence par des comparaisons l.7 : « les
anciens marchands d'huile… lui parurent des animaux curieux » ;
et « leurs bavardages vides, comme il aurait cherché à
surprendre les sens du miaulement d'un chat ».
-terme
dévalorisant « ménagerie » l.19
-saisit
d'abord les personnages dans leur ensemble : pluriel :
« des animaux », « les animaux », et
possessif pluriels : « leurs occupations », « leurs
appétits », « leurs bavardages ».
-puis
la métaphore se poursuit en décrivant un à un les
personnages-animaux, ce qui contribue à les déshumaniser
-les animaux sont choisis pour
leur laideur (crapaud et dogue) ou leur bêtise (mouton, veau)
-la
métaphore se termine sur la pointe finale de Pascal : « Je
ne suis pas vétérinaire » l.38.
B.
Des personnages déshumanisés
-d'abord
une déshumanisation par la déformation physique : « masques
figés dans une grimace » l.9-10 (or masque = hypocritès
en Grec → hypocrisie)
-déshumanisation
par le suggestif « degré d'imbécillité » l.4 (or en
médecine, « imbécillité » = arriération mentale
congénitale… on retrouve l'idée d'hérédité)
-chaque
animal est en plus associé à un qualificatif de la laideur :
« blême et visqueux » (en hypallage, puisque c'est
« l'impression » qui est « blême et visqueuse »
= montre le dégoût de Pascal, malgré son regard objectif de
scientifique) , « gras », « vieux »,
« édenté ».
-déshumanisation
par l'absence de discours rapporté : les hommes-animaux
semblent ne pas réfléchir, construire, intellectualiser : le
seul discours rapporté est du discours indirect libre : « les
républicains, ces buveurs de sang » → aucune nuance,
métaphore du vampire, exprime ironiquement la peur grossière et
brute de Granoux.
-déshumanisation
par la perte du langage humain articulé : « bavardages
vides » l.11, « bégayer quelque vague injure »
l.29, « l'entendre geindre » l.31 + « aboiement »
et « miaulement » (par opposition à Pascal qui lui,
maîtrise non seulement le langage humain, mais de surcroît le
langage scientifique).
C.
La satire par la caricature
-
registre ironique : l. 29 : « prodigieux Granoux »,
l.27 « plus doux », l. 39 « je ne suis pas
vétérinaire », l. 24 « exactement ».
-C.L
de l'hypocrisie (ce qui est dénoncé)
-
allitération en [s] l.21 à 23 : les habitués du salon jaune
sont des serpents (symbolique du mal).
Il
est intéressant de comparer cette scène avec la description plus
objective de ces mêmes personnages p. 128 et 129 : on y
découvre de très nombreux points communs.
-« grande
sauterelle verte » : vert comme maladie ; sauterelle
comme insecte discret, qui se fond dans la nature→ le marquis agit
très discrètement, on ignore même s'il est le père de Félicité.
Son parti politique est effectivement moribond.
-« un
crapaud » : laid et dégoûtant, il est à associer à la
luxure et aux plaisirs de chair (on apprend plus tard que Vuillet
vend sous le manteau des images pornographiques à des collégiens),
au diable. Vuillet est l'envers de ce qu'il prétend être.
-« un
mouton gras » : chez Rabelais, l'épisode du mouton de
Panurge raconte comment Panurge se venge d'un marchand de moutons
grâce à la bêtise de l'animal et instinct grégaire (il en jette
un par-dessus bord, tous les autres sautent avec lui) → Roudier est
bête et conformiste, il suit celui qui saura l'engraisser.
-« un
vieux dogue édenté » : à l'origine, le dogue est un
chien de combat → Sicardot a combattu dans la Grande Armée de
Napoléon. Mais vieilli, affaibli, et finalement, inoffensif.
-« un
veau » : à la fois symbole d'opulence (on sacrifie le
veau gras dans la bible) et de mollesse, d'absence de volonté →
Granoux est « satisfait et ahuri » selon la description
de la p.128. Il suit également celui qui saura l'engraisser au
maximum, en faisant le minimum d'efforts.
Remarque : d'après
Dominique Trouvé (dossier pédagogique de l'édition Belin
Gallimard), la satire est une satire des partis politiques :
-Le
marquis, légitimiste = « une grande sauterelle verte »
= « partis historiquement fini »
-Vuillet,
parti clérical = « un crapaud » répugnant = « agit
dans l'ombre et avec sournoiserie »
-Roudier,
orléaniste et riche propriétaire, ancien fournisseur de la cour
(p.129) = « un mouton gras » = il a su profiter du règne
de Louis-Philippe pour prospérer = « profiteur du parti de
l'ordre ».
-Le
commandant Sicardot, bonapartiste, ancien fidèle de Napoléon I
(p.129) : « un vieux dogue édenté » = « violent
et dépassé »
-Granoux,
ancien marchand d'amandes, membre du conseil municipal (p.128) = « un
veau » = « profiteur et passif »
Conclusion :
voir les caricatures de Grandville ou Daumier.
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