L.A
n° 5 : « Parfum exotique »
I.
Un poème inspiré par la femme aimée
A.
Un poème sensuel adressé à une femme-monde
-
Le « je » s'adresse à un « tu » dont la
première évocation se fait à travers « ton sein » et
la deuxième, « ton odeur » : poème d'emblée sous
le signe de la sensualité
-
atmosphère sensuelle et érotique : « Soir chaud
d’automne »
-
« Vague marine » et C.L de la mer = voyage maritime par
le truchement de la femme → La mer = métaphore de la femme.
-
Nombreux hypallages qui personnifient le paysage et le
confondent avec la femme aimée : « Rivages heureux » +
« île paresseuse » + « voiles et mâts fatigués »
+ « Soleil monotone »
-
Allusions érotiques (Corps, sein, vague marine)
B.
C'est le parfum de la femme qui permet de voyage
-
Titre : lien entre parfum et exotisme ; c'est le parfum qui
suggère ce voyage vers l'ailleurs
-
C.L de l’odorat ; le poème débute sur cette odeur qui
transporte le poète : importance du parfum
+
chaque évocation de « l’odeur » est couplée à une
réaction immédiate : je respire = je vois = l’odorat
provoque la vision
-
Tous les sens sont convoqués = L’odorat mène aux autres sens, et
le parfum fait éclore la vie, dans tous les sens du terme.
-
Les participes passés : « Guidé par ton odeur » +
« Yeux fermés » = le poète se laisse guider par la
femme qui l'ouvre à un ailleurs exotique.
-
Oxymore « les deux yeux fermés » / « je vois » :
rôle mystique de la femme qui offre une vision presque prophétique
au poète (cf. la figure du devin dans la mythologie : il est
aveugle)
C.
Du réel au rêve
-
Allitération en [m] + allitération en [s] qui miment le sommeil et
l’endormissement
-
« automne » : suggère également l'endormissement
de la nature
-
« Yeux fermés » + « soir » :
cadre spatio-temporel + position du poète = propice au rêve, laisse
libre l’imagination.
-
Rapidité du passage de la réalité (« je respire ») au
rêve (« je vois »)
II.
Vision d'un ailleurs idéal
A.
Une vision éblouissante
-
« Je vois » : anaphore = insistance et clef du poème
qui passe paradoxalement par la vison
-C.L
de la lumière : « éblouissent », « feux »,
« soleil » dans une antiphrase (« éblouissent »
opposé à « monotone ») : lumière douce et
apaisante, mais vision claire, rêve lucide
-
« Un port rempli de voiles et de mâts » = Synecdoques =
vison impressionniste (à rapprocher du registre lyrique), on voit
par petites touches au fur et à mesure que le poète dévoile sa
pensée et lui donne vie par les mots = poésie (étymologie = à
l’origine le mot signifie « faire, fabriquer »)
-
« Je vois se dérouler » : métaphore onirique et
mentale ; la vision semble longue et large : pluriel « des
rivages heureux » + sens de « se déroule » → la
vision n'est pas un flash rapide, mais une vraie vision de rêve.
-la
majeure partie du poème est consacrée à la description de cet
ailleurs exotique : longueur et importance du rêve
-
Rôle de l’alexandrin qui semble amplifier encore le rêve +
enjambements des vers 3 + 5 + 10 = vision fluide et infinie.
B.
Un monde d'harmonie grâce aux correspondances et à la synesthésie
-
« Quand… je vois », « Pendant que … se mêle » :
Construction qui met en valeur la relation cause/conséquence =
théorie des correspondances entre l’univers extérieur et
l’intérieur d’une âme.
-
Synesthésie : Le parfum sensuel de la femme fait naître tout
un univers extérieur (une île) et intérieur (lyrisme du poème,
expression des sentiments heureux du poète) : femme muse dans
tous les sens du terme.
-fin
du poème : « Se mêle dans mon âme au chant des mariniers »
métaphore quasi mystique. Symbiose de l’âme du poète avec les
marins, dimension universelle.
-
Fusion des sens : Odeur + toucher (Chaleureux) + « éblouissent »
(vue) et goût (« fruits savoureux ») = symbiose,
harmonie sensorielle, le parfum suscite l’accomplissement total de
l’être.
-
C.L de l’exotisme = ailleurs lointain qui plonge le poète dans un
souvenir heureux et idéalisé
C.
Un idéal
-Rime
chaleureux/heureux + savoureux/vigoureux + narine/marine = Vision
euphorique, les sens apportent le bien être et le bonheur.
-C.L
de la chaleur
-« Charmants
climats » : polysémie de l'adjectif = Les paysages
envoûtent le poète et le lecteur.
-la
femme, l'île, le port = images de l'idéal pour Baudelaire ;
lieux clos, sécurisants, rassurants.
-
Description méliorative des hommes et des femmes (2ème quatrain)
= perfection utopique
-
« La nature donne… » : description idyllique,
paradisiaque : générosité de la nature + profusion (mythe de
l'Eden)
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