lundi 25 mai 2015

Baudelaire, L.A n° 5 : Parfum exotique


L.A n° 5 : « Parfum exotique »

I. Un poème inspiré par la femme aimée               

A. Un poème sensuel adressé à une femme-monde

- Le « je » s'adresse à un « tu » dont la première évocation se fait à travers « ton sein » et la deuxième, « ton odeur » : poème d'emblée sous le signe de la sensualité

- atmosphère sensuelle et érotique : « Soir chaud d’automne »

- « Vague marine » et C.L de la mer = voyage maritime par le truchement de la femme → La mer = métaphore de la femme.

- Nombreux hypallages qui personnifient le paysage et le confondent avec la femme aimée : « Rivages heureux » + « île paresseuse » + « voiles et mâts fatigués » + « Soleil monotone »

- Allusions érotiques (Corps, sein, vague marine)

B. C'est le parfum de la femme qui permet de voyage

- Titre : lien entre parfum et exotisme ; c'est le parfum qui suggère ce voyage vers l'ailleurs

- C.L de l’odorat ; le poème débute sur cette odeur qui transporte le poète : importance du parfum

+ chaque évocation de « l’odeur » est couplée à une réaction immédiate : je respire = je vois = l’odorat provoque la vision

- Tous les sens sont convoqués = L’odorat mène aux autres sens, et le parfum fait éclore la vie, dans tous les sens du terme.

- Les participes passés : « Guidé par ton odeur » + « Yeux fermés » = le poète se laisse guider par la femme qui l'ouvre à un ailleurs exotique.

- Oxymore « les deux yeux fermés » / « je vois » : rôle mystique de la femme qui offre une vision presque prophétique au poète (cf. la figure du devin dans la mythologie : il est aveugle)

             C. Du réel au rêve

- Allitération en [m] + allitération en [s] qui miment le sommeil et l’endormissement

- « automne » : suggère également l'endormissement de la nature

- « Yeux fermés »  + « soir » : cadre spatio-temporel + position du poète = propice au rêve, laisse libre l’imagination.

- Rapidité du passage de la réalité (« je respire ») au rêve (« je vois »)


II. Vision d'un ailleurs idéal               

A. Une vision éblouissante

- « Je vois » : anaphore = insistance et clef du poème qui passe paradoxalement par la vison

-C.L de la lumière : « éblouissent », « feux », « soleil » dans une antiphrase (« éblouissent » opposé à « monotone ») : lumière douce et apaisante, mais vision claire, rêve lucide

- « Un port rempli de voiles et de mâts » = Synecdoques = vison impressionniste (à rapprocher du registre lyrique), on voit par petites touches au fur et à mesure que le poète dévoile sa pensée et lui donne vie par les mots = poésie (étymologie = à l’origine le mot signifie « faire, fabriquer »)

- « Je vois se dérouler » : métaphore onirique et mentale ; la vision semble longue et large : pluriel « des rivages heureux » + sens de « se déroule » → la vision n'est pas un flash rapide, mais une vraie vision de rêve.

-la majeure partie du poème est consacrée à la description de cet ailleurs exotique : longueur et importance du rêve

- Rôle de l’alexandrin qui semble amplifier encore le rêve + enjambements des vers 3 + 5 + 10 = vision fluide et infinie.

B. Un monde d'harmonie grâce aux correspondances et à la synesthésie

- « Quand… je vois », « Pendant que … se mêle » : Construction qui met en valeur la relation cause/conséquence = théorie des correspondances entre l’univers extérieur et l’intérieur d’une âme.

- Synesthésie : Le parfum sensuel de la femme fait naître tout un univers extérieur (une île) et intérieur (lyrisme du poème, expression des sentiments heureux du poète) : femme muse dans tous les sens du terme.

-fin du poème : « Se mêle dans mon âme au chant des mariniers » métaphore quasi mystique. Symbiose de l’âme du poète avec les marins, dimension universelle.

- Fusion des sens : Odeur + toucher (Chaleureux) + « éblouissent » (vue) et goût (« fruits savoureux ») = symbiose, harmonie sensorielle, le parfum suscite l’accomplissement total de l’être.

- C.L de l’exotisme = ailleurs lointain qui plonge le poète dans un souvenir heureux et idéalisé             

             C. Un idéal

-Rime chaleureux/heureux + savoureux/vigoureux + narine/marine = Vision euphorique, les sens apportent le bien être et le bonheur.

-C.L de la chaleur

-« Charmants climats » : polysémie de l'adjectif = Les paysages envoûtent le poète et le lecteur.

-la femme, l'île, le port = images de l'idéal pour Baudelaire ; lieux clos, sécurisants, rassurants.

- Description méliorative des hommes et des femmes (2ème quatrain) = perfection utopique

- « La nature donne… » : description idyllique, paradisiaque : générosité de la nature + profusion (mythe de l'Eden)


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