(Juliette) Jeanne s'accroche à sa propre vérité
Tout d’abord, Jeanne semble vouloir se
convaincre elle-même. En effet, elle veut s’accrocher à la vérité
de Nawal à laquelle elle est persuadée. La répétition du
mot : « non » ainsi que de nombreuses
négations : «ce n’est pas ça », « pas
l’hiver », « il n’y avait qu’un seul enfant »
montre qu’elle est sûre de ce que lui a raconté Fahim sur la
vérité de sa naissance et qu’elle n’accepte aucune autre
histoire. Ensuite, on remarque qu’elle commence à douter peu à
peu à cause de Malak puisqu’elle s’énerve avec de nombreuses
phrases exclamatives : « pas deux ! », « ce
n’est pas nous ! ». Néanmoins, elle essaye de se
convaincre elle-même et de s’accrocher à quelques arguments pour
ne pas croire à l’horreur de la réalité de sa naissance :
« mon père est mort », « il a aimé ma mère et ma
mère l’a follement aimé ! », ces phrases exclamatives
prouvent qu’elle essaye de masquer son innocence en montrant
qu’elle est convaincue. De plus, elle utilise d’autres arguments
avec des indicateurs de lieu et de temps pour qu’ils semblent plus
réalistes : « à l’hôpital », « l’hiver ».
On comprend donc que Jeanne essaye de se convaincre elle-même afin
de renier le passé.
(Maëlle) Malak fait enfin decouvrir la vérité à Jeanne en la rendant moins terrible ou Malak, celui qui rend beau l'insupportable
Malak
fait enfin découvrir la vérité à Jeanne, la rendant moins
terrible. Il lui annonce une vérité frappante, on voit ça avec la
didascalie interne : « larmes qui coulent de tes yeux » qui
prouve que la vérité est dure à accepter pour Jeanne. Mais on
remarque qu’il essaye de l’atténuer avec un regard
bienveillant : « Je l’avais prévenue » qui donne
l'image d’un père affectueux. Il atténue la vérité avec la
métaphore « les fruits de la femme qui chante » qui est
aussi une antithèse par rapport aux termes « viol » et
« horreur » qui suivent. La métaphore « ils
sauront renverser la cadence des cris perdus des enfants jetés dans
la rivière » montre que Simon et Jeanne sont des merveilles et
qu’ils ont brisé le cycle répétitif de l'assassinat des enfants
issus de viols. Ensuite il répète trois fois le mot « miracle »
ce qui accentue le fait qu’il voit de belles choses dans cette
histoire horrible. Il la rend même belle, rare voire impressionnante
: « trois miracles qui se regardent on ne voit pas ça tous les
jours ».
(Flavie) Malak
apparaît comme un père.
Malak
apparaît comme un père. En effet, la comparaison "comme s'ils
avaient été mes propres enfants" annonce le lien paternel
tissé entre Malak et les jumeaux. L'homme les a "nourris"
et même "nommés", Jeanne apprend avec lui son véritable
nom et celui de son frère : "Jannaane" et "Sarwan",
ce qui montre que Malak s'est chargé des enfants comme un véritable
père. Par ailleurs, quand il prend la parole, il utilise des phrases
simples, il n'a pas besoin de se justifier et connaît la vérité
comme un père qui connaît parfaitement la vie de ses enfants : "tu
es Jannaane !". La métaphore : " jeu des questions
réponses" montre que Malak peut répondre à toutes les
questions qui lui seront posées comme un père qui répond
naturellement aux questions de ses enfants. Enfin, comme un
père, Malak fait attention à Jeanne : "Je t'avais
prévenu" et s'adresse à elle avec autorité : "Ecoute-moi
maintenant".
(Emma) Malak apparaît comme un père
Tout
d'abord, Malak est un homme bienveillant, il a pris soin des jumeaux
comme on le voit avec la comparaison « comme s'ils avaient été
mes propres enfants ». L’accumulation d’actions montre tout
ce qu’il a fait pour eux : « je vous ai pris et je suis parti et
je vous ai nourri et nommés » en attendant le retour de Nawal. Non
seulement il soin d'eux, mais, comme un père, il leur a donné des
prénoms : « Jannaane et Sarwane » .On peut voir aussi
qu'il est heureux de revoir Jannaane, comme le montre le geste
d’affection dans la didascalie « Le vieil homme prend Jeanne dans
ses bras ».
(Meï) Le refus parrallèle de Nawal et Jeanne
On
remarque un refus parallèle de Jeanne et Nawal. Jeanne refuse la
vérité sur ses origines comme le montrent les nombreuses phrases
négatives et exclamatives chaque fois qu'elle prend la parole :
«Non ! », « Ce n'est pas ça ! ». Quant à
Nawal, elle se montre agressive et repousse le rôle de mère que
Malak l'incite à endosser. L'impératif « Alors garde-les ! »
montre une certaine brutalité et un dégoût envers ses propres
enfants. Jeanne cherche à se convaincre elle-même
car elle ne veut pas accepter la vérité trop dure de Malak, la
répétition de «Non ! » et le parallélisme de
construction « Il a aimé ma mère et ma mère l'a follement aimé »
démontre qu'elle s'accroche à sa vérité. Enfin le refus de Nawal
est marqué par l'opposition entre son image : elle est
agressive, presque une inconnue face aux jumeaux, et celle de Malak
qui représenterais plutôt une figure paternelle et protectrice :
« mes propres enfants ». Ces deux refus se dressent donc
parallèlement face à la vérité de Malak dans cet extrait.
(Léa) Le refus parallèle de Nawal et Jeanne.
Jeanne et Nawal refusent chacune à leur tour ce que dit ou veut
Malak. Tout d’abord lorsque Nawal sort de prison elle est retrouvée
par Malak, l’éducateur de ses enfants. Elle est brutale envers
Malak, lorsqu’elle lui pose la question « qu’est ce que tu
me veux ? » le pronom « me » montre qu’elle
est sur la défensive. Elle est surtout agressive envers Malak car
elle refuse de récupérer ses enfants nés du viol. Finalement on
peut voir dans la didascalie de la ligne 22, qu’elle garde ses
enfants. Ensuite Jeanne refuse semblablement à Nawal, sa mère :
elle refuse de croire l’histoire racontée par Malak, car Jeanne,
innocente et naïve, croit ce que lui a toujours dit sa mère. La
répétition des « non ! » montre qu’elle
s’accroche désespéramment à la jolie fable que sa mère lui
racontait, comme le montre le parallélisme « il a aimé ma
mère et ma mère l’a follement aimé ! » (l.38-39).
Finalement Jeanne accepte par la suite la vérité sur l’histoire
de sa naissance grâce à Malak, faisant le deuil des mensonges et
des erreurs qui la détournaient de sa vraie histoire.
(Bethany) Malak est un ange-gardien
Malak apparaît comme un ange
gardien envers Nawal et Jeanne. La didascalie « vieil homme »
nous donne l’image d’un sage. D’abord, il est un sauveur :
c’est lui qui a sauvé Jeanne et Simon en prenant soin d’eux à
la naissance ;
il sauve aussi Nawal en lui rendant
ses enfants, qu’il
appelle des « miracles »
pour
marquer leur valeur inestimable et
dont il prophétise l’importance dans la formule au futur :
« Tu ne sais pas ce qu'ils seront pour toi ».
Ensuite durant
tout le dialogue, Malak va essayer de rétablir la vérité car
celle-ci est pure
et elle doit être dite, il contredit tout ce que dit Jeanne avec des
phrases déclaratives courtes : « Fahim s’est trompé »,
« Je vous ai pris ». Il passe de l’imparfait au présent
de narration pour bien rendre réelle la scène : « Fahim
me tend le seau », « il repart ». Il répète
plusieurs fois le nom des jumeaux qu’il a lui-même nommés,
montrant qu’il est très sûr de lui. Il est également déterminé,
surtout avec Nawal :
le point
d’exclamation dans son « Non ! » prouve qu’il
n’est pas prêt à céder et qu’il veut absolument lui rendre ses
enfants. Par ailleurs, « Malak » en Arabe, veut dire
« ange », ce qui semble définir cet homme. Il répète
le mot « miracle » plusieurs fois ce qui démontre son
côté religieux et confirme son rôle d’ange gardien. Il utilise
aussi la référence religieuse des fruits du jardin d’Eden pour
créer la métaphore des « fruits de la femme qui chante ».
Cette image est en antithèse à « nés du viol et de
l’horreur » : comme un ange, Malak pose un regard
positif sur cette situation terrible, il rend beau ce qui est
insupportable et voit un miracle dans l’horreur. Enfin, on peut
remarquer que Malak est une sorte de prophète venu aider Nawal et
Jeanne : « je t’avais prévenue » prouve qu’il
avait anticipé l’avenir ; et le futur de sa dernière
réplique : « Les fruits de la femme […] sauront
renverser la cadence des cris perdus des enfants jetés dans la
rivière », montre qu’il a confiance en Jeanne et Simon pour
briser la fatalité.
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